Mort de JohnnyEmmanuel-Philibert de Savoie: «J'ai perdu un ami, un frère»
«C'est une triste, très triste journée», déclare Emmanuel de Savoie au téléphone. Le prince est en partance pour New York lorsque nous l'interrogeons sur sa longue amitié avec Johnny.
- par
- Trinidad Barleycorn

Emmanuel-Philibert de Savoie et Johnny Hallyday à Gstaad.
«C'est une triste, très triste journée», déclare Emmanuel de Savoie au téléphone.Le prince est en partance pour New York lorsque nous l'interrogeons sur sa longue amitié avec Johnny Hallyday.
«C'est une amitié qui se raconte difficilement en quelques lignes», répond-il, ému. Avant de décrire les moments forts de ces deux dernières décennies.
Quel genre d'ami était Johnny pour vous?
Johnny était un ami, un frère, une personne que j'aimais énormément et qui avait une énorme place dans ma vie. Quand j'ai rencontré ma femme, il était là. Il était là à notre mariage. Quand j'avais un doute, je l'appelais. Pour moi, il faisait partie de la famille. J'ai fait un rallye en Tunisie avec lui, nous avons partagé la même caravane pendant un mois. On se voyait à Los Angeles, en Corse, à Genève. Et à Gstaad, il était notre voisin. Le rock'n'roll ne meurt jamais. Il y aura toujours quelque chose de Johnny en nous, en moi. Mais je pense surtout à Laeticia, à Jade, à Joy et ses deux autres enfants aujourd'hui.
Comment vous êtes-vous rencontrés?
La première fois, c'était il y a presque 20 ans, après un concert à Genève. Un ami commun nous a présentés. Après, nous sommes tous allés manger à l'Auberge d'Onex. J'ai dit à Johnny en rigolant: «Pourquoi tu ne viendrais pas passer quelques jours chez nous à Cavallo, en Corse?» Trois semaines après, Laeticia m'appelle et me dit: «On vient avec plaisir.» J'ai pensé: «Comment je vais annoncer à mes parents que cette immense star qui n'a pas une réputation facile vient à la maison?» (Rires.) Mais ils ont eu le coup de foudre pour lui dès leur rencontre. Et sont restés proches.
Vous avez pu voir Johnny ces derniers temps?
Malheureusement pas, car je n'étais pas à Paris, j'ai eu beaucoup de voyages professionnels. Je pars d'ailleurs à New York là, jusqu'à lundi. Je ne sais encore rien pour les obsèques. Je ne l'ai pas vu ces derniers temps, mais j'étais en constant contact avec Laeticia. Et avec Johnny, on s'est envoyé quelques messages. Je les garde précieusement sur mon téléphone. Johnny a été un battant. Il s'est battu jusqu'à la fin. Jusqu'à ce que cette merde de maladie prenne le dessus. Je suis sûr qu'il nous regarde de là-haut, qu'il a retrouvé plein de potes. Sa famille sait que je l'aime très fort. Je l'aime, je n'arrive pas à dire «je l'aimais».
Quel genre d'homme était Johnny en privé?
Un homme d'une grande gentillesse, d'une grande tendresse. Il était aussi un incroyable père avec Jade et Joy. Il envoyait souvent des SMS à ses amis, comme ça sans raison. Pour dire qu'il t'aimait, qu'il pensait à toi. Il était surprenant. A Gstaad, il arrivait, il tapait à notre porte et disait: «On va boire un coup!» Et on passait toute la nuit à rigoler. A Cavallo, à Genève aussi. Je revoit ses clins d'oeil, ses sourires. Une fois, alors qu'il était invité à un de nos galas de charité, il a chanté pendant une heure avec un groupe rockabilly! A Los Angeles, on faisait les idiots en voiture, on se faisait des bouffes, on allait voir des films. J'ai aussi assisté à des sessions d'enregistrement de son dernier album cette année. Il y a des chansons magnifiques.