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RecordEn 2019, les Américains ont pu regarder 532 séries

La barre des 500 programmes de fiction a pour la première fois été dépassée. Aucun signe de ralentissement n'est en vue.

par
lematin.ch
Avec son «bébé Yoda» dans «The Mandalorian», Disney+ a fait une entrée remarquée dans les services de streaming en 2019.

Avec son «bébé Yoda» dans «The Mandalorian», Disney+ a fait une entrée remarquée dans les services de streaming en 2019.

Disney+

En 2019, les téléspectateurs américains ont pu regarder 532 séries télé, proposées par les grands networks, les chaînes câblées et les services de streaming. Ce chiffre, fourni par le service de recherche de la chaîne FX est en augmentation de 7% par rapport à 2018, explique le «New York Times» et dépasse pour la première fois la barre des 500.

On assiste à une incroyable croissance exponentielle depuis quelques années. En 2009, 210 séries étaient disponibles, ce qui représente une augmentation de 153% en 10 ans. En 2013, année où le streaming est entré dans les mœurs grâce au lancement de la série «House of Cards» sur Netflix, on comptait 349 séries. Il y en a donc eu 52% de plus l'an dernier.

Explosion du streaming

Les services de streaming sont en bonne partie responsables de cette tendance puisque, s'ils ne proposaient que 24 séries en 2013 (contre 131 sur les chaînes traditionnelles et 161 sur les chaînes câblées), en 2018, ils devenaient les diffuseurs principaux avec 160 séries, contre 146 pour les chaînes traditionnelles et et 144 pour les câblées. En 2019, FX n'a plus fait la distinction entre streaming et câble, estimant que cette mesure était désormais dépassée.

Acteurs désormais majeurs des séries télé, les services en ligne accélèrent encore le mouvement. Netflix a investi en 2019 15 milliards de francs dans des contenus originaux. Le 1er novembre, Apple se joignait à la ronde en lançant son offre Apple TV+ et y mettait aussi les moyens puisque la saison 1 de «The Morning Show» avec Jennifer Aniston aurait coûté plus de 120 millions de francs. Le 12 novembre, c'est le géant Disney qui lançait aux États-Unis Disney+, avec sa série phare tirée de «Star Wars», «The Mandalorian».

Le «New York Times» relève que les chaînes répondent à la surenchère par la surenchère. HBO, à qui l'on doit notamment «Game of Thrones», «True Detective» ou «Westworld», avait pris l'habitude de proposer le premier épisode de ses nouvelles séries le dimanche soir. En 2019, il y en a eu tellement (150 heures de contenu original, soit 50% de plus qu'en 2018), que certains ont dû être diffusés le lundi.

Un programme très chargé

Si, en 2015, le président de FX, John Landgraf, avait prédit que, face à cette surabondance de séries, un déclin était inévitable, il n'est visiblement pas encore à l'ordre du jour, loin s'en faut. Le 6 février, six nouvelles séries débuteront aux États-Unis sur les chaînes traditionnelles. Le lendemain, Netflix lancera sa nouvelle série fantastique, «Locke & Key», adaptée d'un comic écrit par le fils de Stephen King, et Apple sortira une série de comédie, «Mythic Quest», avec F. MurrayAbraham.

En France (et a fortiori en Suisse), ces chiffres Hanhart un peu moins élevés. Notamment parce qu'il y a moins de chaînes, mais aussi parce que certains services, comme Disney+, ne sont pas encore disponibles (il le sera dans l'Hexagone le 31 mars, via Canal+). Mais le nombre de séries disponibles ne doit pas être très éloigné de celui qui s'offre aux Américains.

Combien de victimes?

En 2019, 28% des consommateurs suisses utilisaient Netflix, sans oublier tous ceux qui regardent également Apple TV+ ou Amazon Prime et sans compter les téléchargements pirates. La question, outre celle de la concurrence entre les différents acteurs qui pourrait avoir raison de certains d'entre eux à moyen terme, est également de savoir quelle est la pérennité de toutes ces séries. 20 minutes.fr avait calculé l'an dernier que 95 séries ne survivraient pas à 2019.

Michel Pralong

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