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Crise de la detteEn Grèce, la coalition s'accorde sur les mesures de rigueur

Les trois partis de la coalition gouvernementale grecque se sont mis d'accord «sur les principaux points» des nouvelles mesures de rigueur, réclamées par les créanciers UE, BCE et FMI.

Le chef du petit parti de gauche modérée Dimar Fotis Kouvelis.

Le chef du petit parti de gauche modérée Dimar Fotis Kouvelis.

AFP

Les trois partis de la coalition gouvernementale grecque se sont mis d'accord entre eux «sur les principaux points» des nouvelles mesures de rigueur réclamées par la troïka des créanciers du pays, a annoncé jeudi le ministre grec des Finances Yannis Stournaras. Certaines questions sont encore en suspens.

«Nous nous sommes mis d'accord sur les principaux points» des mesures d'économie budgétaire, portant au total sur plus de 11,5 milliards d'euros pour 2013 et 2014, a indiqué M. Stournaras à l'issue d'une réunion des chefs des trois partis, droite, socialistes du Pasok et gauche modérée.

Cet accord est intervenu au lendemain de manifestations qui ont réuni plus de 50'000 personnes opposées à ce plan.

Le gouvernement compte maintenant «se mettre d'accord avec la troïka, UE-BCE-FMI», dont les représentants sont attendus dimanche à Athènes, et, ensuite, avec ses «partenaires» européens, a ajouté M. Stournaras. Les représentants de la troïka doivent évaluer les progrès du gouvernement dans le rétablissement des finances publiques.

L'aval de la «troïka» à la politique du gouvernement est indispensable au déblocage de la prochaine tranche d'aide, sans laquelle la Grèce se dirige vers la faillite et une sortie de la zone euro.

Deux partis opposés aux mesures

L'accord obtenu jeudi entre les trois leaders, après des semaines de discussion, «donne une base pour une négociation forte» à la Grèce pour négocier avec ses partenaires, a encore estimé le ministre. Il sortait d'une réunion de plus de deux heures avec le Premier ministre conservateur Antonis Samaras, le socialiste Evangélos Vénizélos et le chef du petit parti de gauche modérée Dimar, Fotis Kouvelis.

Ce dernier, sorti le premier de la réunion, a mis un bémol à «l'accord sur les axes de base», en soulignant qu'il restait «encore des questions en suspens» sans les nommer. Les trois dirigeants se sont réunis plusieurs fois depuis début septembre pour tenter de finaliser cet accord sur les nouvelles mesures controversées qui prévoient de nouvelles coupes dans les salaires, les retraites, les aides sociales, et des réformes structurelles.

Les alliés de Nouvelle Démocratie, le parti d'Antonis Samaras, s'opposent à ces baisses généralisées des salaires et des retraites et aux projets de licenciement de fonctionnaires. Et l'électorat traditionnel de ces deux alliés, la Gauche démocratique et le Pasok, est hostile à de nouvelles mesures d'austérité.

Projet de budget lundi au Parlement

Le temps presse pour boucler ce plan, car le gouvernement a prévu de déposer lundi au Parlement son avant-projet de budget pour 2013, incluant une partie des mesures.

Son objectif est de faire voter rapidement ces nouvelles mesures pour s'assurer du soutien des Européens en vue du sommet du 18 octobre, où Athènes devrait officiellement demander deux années supplémentaires pour parvenir à l'ajustement budgétaire.

«Le temps joue contre nous, nous ne pouvons plus tarder, nous devons boucler l'accord total qui sera présenté au Parlement», et devrons «prévoir le versement de la prochaine tranche, le paquet social et le paquet de croissance», a souligné de son côté, M. Vénizélos.

Il a insisté sur les négociations qui devront être menées par la Grèce pour obtenir de ses partenaires le «prolongement» de deux ans de la période d'ajustement budgétaire, c'est à dire d'ici 2016 au lieu de la date de 2014, initialement prévue dans le memorandum signé par la Grèce en février avec ses bailleurs de fonds.

(ats)

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