France: En plein AVC, les urgences lui raccrochent au nez

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FranceEn plein AVC, les urgences lui raccrochent au nez

Une femme qui faisait une attaque n'a pas été prise au sérieux par un médecin. Elle est aujourd'hui lourdement handicapée.

par
LeMatin.ch
Le tribunal estime que 30 % des conséquences de l'AVC sont directement imputables à la faute du CHU de Nantes (F).

Le tribunal estime que 30 % des conséquences de l'AVC sont directement imputables à la faute du CHU de Nantes (F).

LOIC VENANCE / AFP

En octobre 2010, une habitante de Guérande (F), infirmière de profession, se rend compte qu'elle s'apprête à faire un accident vasculaire cérébral (AVC).

Très lucide, elle appelle les urgences du CHU de Nantes pour faire état de la gravité de sa situation. Mais à l'autre bout du fil, le médecin ne la prend pas au sérieux, rapporte Le Parisien.

Au vu des problèmes d'élocution de la femme, il pense qu'il s'agit d'un état d'ivresse ou de dépression et lui conseille alors d'aller «se coucher», lui assurant que ça «ira mieux demain».

La pauvre femme, partiellement paralysée, a donc dû se démener pour ramper jusqu'à la porte de ses voisins et s'y faire entendre. Elle sera admise aux urgences avec une heure de retard.

Après 18 mois de rééducation, elle est aujourd'hui lourdement handicapée et doit suivre un traitement médicamenteux à vie. Elle a également dû abandonner son travail d'infirmière.

Le CHU de Nantes et son assureur, quant à eux, ont été condamnés cette semaine à lui verser plus de 350 000 euros de dédommagements. «L'intervention de l'assistant de régulation médicale et du médecin régulateur [...] a été totalement inadaptée», ont indiqué les juges. «Les propos tenus [...] ont été totalement dépourvus d'humanité : le premier s'est limité au strict interrogatoire administratif et le second a spontanément orienté l'interrogatoire sur la dépression et la prise d'alcool.»

Et d'ajouter: « Un interrogatoire correctement effectué aurait permis de suspecter le problème neurologique et aurait évité l'erreur concernant l'heure de début des symptômes.»

Le tribunal estime que 30 % des conséquences de l'AVC sont directement imputables à la faute de l'hôpital.

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