TristeEn Valais, le chasseur prend un lama pour un chevreuil
Alors qu'il était dans la forêt pour le chevreuil, un chasseur voit passer un animal et l'abat... C'était «Christopher» le lama. Un accident rarissime.
- par
- LeMatin.ch

Entre un lama et un chevreuil, il n'y a pas photo. Mais dans le feu de l'action et dans la forêt, le chasseur n'a pas fait la différence (photo d'illustration).
Agriculteur et éleveur à Saillon, Patrice Bruchez est bien connu dans la région du Bas-Valais, notamment parce qu'il bichonne un troupeau de lamas depuis des années. Sa marotte est aussi de leur donner des noms de politiciens, pour pouvoir les appeler au loin: «Oskar» «Doris», «Reynard » ou encore «Christopher» (allusion à Christophe Darbellay) ...
Près de la forêt
C'est ce dernier qui a péri sous les balles d'un chasseur le samedi 9 novembre dernier. La radio «Rhône FM» révèle cette histoire, où un chasseur l'a confondu avec un chevreuil sur les hauteurs de Saillon, à proximité d'un enclos où l'éleveur emmène parfois ses bêtes pour rêvasser en bordure de forêt.
«Un accident, ça arrive...»
Le propriétaire du lama explique sur les ondes qu'il y avait un trou dans le grillage du parc et qu'un chien de chasse est passé par là, faisant fuir le lama dans la forêt. Poursuivi, «Christopher» a alors été abattu dans les bois par un chasseur à l'affût du chevreuil...
Patrice Bruchez ne lui en veut pas: «Un accident ça arrive, explique-t-il. Je me mets à sa place. Le mec va à la chasse au chevreuil. Il voit passer un truc brun. Il tire dessus... Et ce truc brun c'était Christopher... En plus, c'était tous des chasseurs PDC. Alors tu vois, il y a de quoi être mal, non?»
Dédommagement
On ne saura jamais si des motifs politiques sont à l'origine d'une pareille méprise. L'auteur du tir – qui a quand même confondu une bête de 130 kilos avec un petit gibier de 30 kilos – a paru sincère et très affecté. Il a tout de suite fait marcher son assurance pour dédommager le propriétaire. Mais il y a de fortes probabilités pour que son permis lui soit retiré, peut-être définitivement pour ce tir intempestif.
«Un peu triste pour tout le monde»
«Le fait que le chien était lâché, cela l'a induit en erreur, mais la hauteur n'est pas tout à fait la même. Moi je ne veux pas polémiquer, insiste le propriétaire, c'est une histoire un peu triste pour tout le monde...» Patrice Bruchez a donc commandé un nouveau lama, sans savoir encore quel prénom il lui donnera.
Un autre Christophe peut-être, comme Christophe Clivaz, le premier conseiller national écologiste valaisan...