Malaisie - Enlèvement de Mia: le gourou complotiste a été arrêté

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MalaisieEnlèvement de Mia: le gourou complotiste a été arrêté

Rémy Daillet était recherché pour complicité d’enlèvement dans l’affaire de la petite Mia, retrouvée à Sainte-Croix.

Rémy Daillet, photographié en 2009.

Rémy Daillet, photographié en 2009.

AFP

Rémy Daillet, un Français résident en Malaisie soupçonné d’avoir contribué à l’enlèvement d’une fillette en France mi-avril, a été interpellé en Malaisie où il réside, a-t-on appris dimanche de sources proches du dossier. Figure du mouvement complotiste, il résidait depuis plusieurs années en Malaisie en situation irrégulière et était sous le coup d’un mandat d’arrêt international.

Il a été arrêté par les policiers malaisiens sur cette base de séjour irrégulier, selon une source proche du dossier. Le Français a été appréhendé vendredi sur l’île touristique de Langkawi, au nord-ouest de la Malaisie où il résidait, a précisé à l’AFP un représentant des autorités malaisiennes sous couvert de l’anonymat. Il peut rester en détention légalement jusqu’au 12 juin.

Expulsé ou extradé

Les documents liés à l’enquête vont être soumis au parquet malaisien qui doit décider de la procédure à suivre, selon la source malaisienne. Il peut désormais être soit expulsé vers la France pour séjour irrégulier en Malaisie, soit extradé si les autorités retiennent le mandat d’arrêt international, sachant que la procédure d’expulsion est plus rapide.

Le consulat français en Malaisie, contacté par l’AFP, n’a pas souhaité commenter l’affaire. Dans un communiqué, ses avocats Philippe Fortabat Labatut et Fabrizio Nucera Giampaolo ont présenté M. Daillet comme un «dissident» et un «opposant politique contre lequel la République dite française a lancé un mandat d’arrêt international totalement illégal sur le fond et sur la forme». Les avocats demandent au roi de Malaisie de «proclamer que les conditions du droit ne sont pas réunies et que Votre Monarchie ne livre(ra) pas M. Daillet à la République française».

La petite Mia, 8 ans, a été enlevée mi-avril à la demande de sa mère par plusieurs hommes alors qu’elle était hébergée chez sa grand-mère maternelle dans un village des Vosges (est de la France). Sa mère n’avait plus le droit de la voir seule ni de lui parler au téléphone. La fillette a été retrouvée cinq jours plus tard avec sa mère en Suisse, à Sainte-Croix (VD).

Figure complotiste

Rémy Daillet, 54 ans, un ancien cadre du parti centriste MoDem dans le sud-ouest de la France, et exclu de ce parti en 2010, est devenu depuis une figure du mouvement complotiste.

Dans une vidéo mise en ligne après l’enlèvement de Mia, il avait tenté de se défendre. Sans évoquer nommément la fillette, il réfutait le terme d’enlèvement. «La grosse presse tente de nous discréditer au maximum en m’accusant par exemple de fomenter des enlèvements», affirmait-il dans cette vidéo. «Notre organisation, libre, résistante, rend des enfants kidnappés par l’État à des parents, à leur demande. Il n’y a donc absolument pas d’enlèvement».

Dans d’autres vidéos plus anciennes il défendait l’idée d’un coup d’État populaire et se disait opposé aux impôts, aux vaccins, aux masques ou à la 5G.

Dans le cadre de l’affaire Mia, six hommes et la mère de la fillette, proches de la mouvance anti-système et complotistes, ont été inculpés et écroués en France.

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