Football: Équipe de Suisse: on a aimé, on a moins aimé

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FootballÉquipe de Suisse: on a aimé, on a moins aimé

Granit Xhaka d'un côté, Yann Sommer de l'autre, mais ce n'est pas tout. Découvrez ce que «Le Matin» a pensé du 3-3 entre la Suisse et le Danemark.

Tim Guillemin
Bâle
par
Tim Guillemin
,
Bâle
Yann Sommer a complètement raté sa sortie à la 93e minute.

Yann Sommer a complètement raté sa sortie à la 93e minute.

Keystone

Deux points de perdus sur la route de l'Euro? Sans doute. La Suisse croyait bien tenir la victoire, menant 3-0 à la 83e, mais les Danois sont revenus au score.

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On a aimé

Le match de patron de Granit Xhaka

C'est bien simple: depuis la Coupe du monde, il n'y a qu'un seul match où Granit Xhaka n'a pas été bon: à Lugano face au Qatar (0-1), un soir où pas grand-monde n'avait envie autour de lui. Sinon, il a été royal et il est vraiment en train de devenir le patron incontestable de cette équipe. Tous les ballons passent par lui, il dicte le rythme et son leadership se voit depuis les tribunes. Ce mardi, il a encore réalisé une prestation de très haut niveau, alternant les ouvertures du droit et du gauche avec la même aisance. Il a été tout simplement parfait pendant les 78 minutes passées sur le terrain. Le fait que la Suisse sombre dès sa sortie n'est pas un hasard.

Le caractère des Danois

Soyons clairs: personne n'y croyait lorsque Mathias Jörgensen a inscrit le 3-1 à la 84e. Ce but devait être tout simplement anecdotique, mais les Danois, eux, savaient au fond d'eux-mêmes qu'ils pouvaient revenir. Ils ont renversé une équipe de Suisse certes fébrile, mais ils ont un énorme mérite d'avoir réussi à le faire. Leur force de caractère est impressionnante, car d'autres qu'eux auraient lâché l'affaire à 3-0. On comprend mieux pourquoi ils sont si difficiles à battre.

Le calme de Petkovic et des joueurs

Pas de chaise cassée, pas de grandes déclarations devant les médias, pas de joueur sacrifié ou critiqué en public: Vladimir Petkovic est resté très serein après le match, mettant le fiasco des dix minutes sur le compte du manque d'expérience de ses joueurs et félicitant les Danois pour leur mentalité. La Suisse n'a jamais été euphorique dans la victoire, même après un 5-2 contre la Belgique, et elle n'a pas fait preuve de catastrophisme déplacé mardi après ces dix minutes cauchemardesques. Les joueurs n'ont pas fui leurs responsabilités: ils ont assumé leur faillite, mais sans trop en faire. Ce recul ne doit pas être expliqué comme du détachement, mais bien comme une preuve de maturité. Ce résultat nul n'est pas mauvais en soi, même si la manière dont il a été obtenu laisse évidemment de gros regrets.

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On a moins aimé

Les non-sorties aériennes de Yann Sommer

A force, ça devient quand même problématique. Pendant la dernière Coupe du monde, Patrick Foletti expliquait que Yann Sommer et lui avaient décidé que le gardien de l'équipe de Suisse ne sortirait plus pour aller chercher les ballons aériens. Protéger le but, plutôt que l'espace. Une stratégie clairement assumée. Soit. Mais quand la pression est intense, comme mardi dans les dix dernières minutes, avoir un gardien qui va chercher de temps en temps un ballon serait quand même utile. Même si, vu comme il est sorti à la 93e, on comprend mieux pourquoi il n'y va plus… Le 3-3 est incontestablement pour lui, mais le 3-1 aussi. Cette balle qui tape dans ses cinq mètres, un gardien de haut niveau doit aller la chercher.

Interview vidéo de Yann Sommer (et de Breel Embolo) après le match. Vidéo: Keystone-ATS.

Les deux avant-centres de l'équipe de Suisse

Vladimir Petkovic a tenté Mario Gavranovic en Géorgie et Albian Ajeti face au Danemark. Le vainqueur de ce duel à distance? Haris Seferovic. L'avant-centre de Benfica a démontré qu'il était indispensable même sans être là, tant ses concurrents sont désormais loin derrière lui. Dans un style différent, «Gavra» et Ajeti n'ont pas apporté grand-chose de bon cette semaine. Le réservoir de l'équipe de Suisse est loin d'être illimité à ce poste. Quand Eren Derdiyok et Josip Drmic ne jouent pas, comme c'est le cas actuellement, la Suisse est contrainte de faire appel à Albian Ajeti, un joueur certes en devenir, mais aujourd'hui remplaçant à Bâle… Et qui compte moins de buts cette saison que Dejan Sorgic et Raphaël Nuzzolo, d'ailleurs. Que chacun fasse ce qu'il veut de cette dernière remarque.

Le stade à moitié vide

On a déjà tout dit. 18'352 spectateurs à Bâle pour un match comme celui-ci est une sacrée gifle pour l'ASF. Les résultats sont bons, l'équipe est jeune et enthousiasmante et l'adversaire était de bon niveau. Ce ne sont tout de même pas quelques bouchons à l'entrée de Bâle qui ont empêché 12'000 personnes de venir à Saint-Jacques… Alors oui, ce match avait lieu un mardi soir, la campagne de qualifications n'en est qu'à son début, mais on ne peut pas s'empêcher d'être déçu.

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