Turquie: Erdogan réintègre l'AKP après presque trois ans

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TurquieErdogan réintègre l'AKP après presque trois ans

Conséquence du référendum voté le 16 avril, le président turc rejoint à nouveau le parti islamo-conservateur au pouvoir.

M. Erdogan avait officiellement coupé ses liens avec le parti lorsqu'il a été élu président en 2014. (Mardi 2 mai 2017)

M. Erdogan avait officiellement coupé ses liens avec le parti lorsqu'il a été élu président en 2014. (Mardi 2 mai 2017)

Archives, AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réintégré mardi le Parti de la Justice et du Développement (AKP, au pouvoir) presque trois ans après l'avoir quitté. Il a ainsi mis en oeuvre le premier volet de la révision constitutionnelle validée par référendum le 16 avril.

M. Erdogan avait officiellement coupé ses liens avec le parti islamo-conservateur lorsqu'il a été élu président en 2014. Il a signé un document officialisant son retour dans cette formation lors d'une cérémonie au siège du parti, a constaté un photographe de l'AFP.

«Bienvenue. Vous nous avez honorés», a lancé après la signature du document le Premier ministre Binali Yildirim à M. Erdogan, qui avait été accueilli en grande pompe au siège de l'AKP.

Retour à la tête de l'AKP

La révision constitutionnelle adoptée le 16 avril autorise désormais le président à réintégrer un parti politique. Auparavant, le chef de l'Etat avait obligation de rester neutre. Cette mesure est la première du texte à être appliquée, la plupart de ses dispositions entrant en vigueur en 2019.

Une fois redevenu membre de l'AKP, qu'il a cofondé en 2001, M. Erdogan doit en briguer la présidence lors d'un congrès extraordinaire le 21 mai. Il remplacera M. Yildirim qui dirige le parti depuis 2016.

Même s'il n'en était plus membre depuis son élection à la présidence, M. Erdogan a dans les faits continué, dans une certaine mesure, de tenir les rênes de l'AKP, un parti qui domine le paysage politique turc depuis 15 ans.

CEDH, dernier recours

Le référendum sur la révision constitutionnelle renforçant les prérogatives du président a été remporté par le camp du oui à 51,41%. L'opposition conteste ce résultat, dénonçant notamment la décision par le Haut-Conseil électoral (YSK), le jour du scrutin, de compter comme valides les bulletins de vote non marqués du sceau officiel. Ses recours ayant été rejetés à la fois par l'YSK et le Conseil d'Etat, le principal parti d'opposition (CHP, social-démocrate) a annoncé la semaine dernière vouloir saisir la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).

(ats)

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