Immigration de masseEt maintenant, quel avenir pour les étudiants suisses?
L'inquiétude est de mise sur l'avenir de l'accord sur la recherche entre la Suisse et l'UE après le vote de dimanche. Le secrétaire d'Etat à l'éducation Mauro Dell'Ambrogio était en visite à l'UE hier à Luxembourg.

L'université Uni Mail à Genève.
«On fait le possible et l'impossible», a répondu le secrétaire d'Etat, interrogé sur les résultats de ses entretiens lors d'une conférence de presse consacrée mardi au rapport 2014 sur l'éducation en Suisse. Mauro Dell'Ambrogio a participé lundi à des discussions sur l'extension de l'accord à «Horizon 2020» et «Erasmus».
Il a indiqué avoir été soumis à beaucoup de questions de ses collègues européens sur l'avenir de la situation après l'acceptation de l'initiative UDC. Il en a profité pour expliquer la position de la Suisse, mais beaucoup de questions restent ouvertes.
Le représentant des cantons, présent à la conférence de presse, a quant à lui déclaré qu'il faisait entière confiance au secrétaire d'Etat dans ce dossier. Ce dernier a de bonnes relations avec les partenaires européens, ce qui compte en pareille situation, a dit en substance le conseiller aux Etats de Bâle-Ville Christoph Eymann.
Garder ce droit «à tout prix»
«Tout le monde est déçu», a poursuivi le président de la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP). «La situation est plus sombre et j'espère que les étudiants suisses ne seront pas punis», a-t-il dit. L'accord Erasmus concerne en effet les échanges d'étudiants et la recherche. Des milliers en profitent, suisses comme européens.
Il s'agit maintenant d'analyser la situation et d'observer la réaction de Bruxelles. Il faut à tout prix «garder ce droit», a insisté le conseiller d'Etat.
L'UE donne jusqu'à 100 millions par an
«Si on ne devait plus être capable d'attirer les meilleurs chercheurs, c'est tout le système académique suisse qui en souffrirait». Interrogé sur l'avenir du «Human Brain Project», Patrick Aebischer ne craint pas de difficultés «pour les 30 mois qui viennent. Mais pour le futur, oui», conclut-il.
L'EPFL reçoit entre 80 et 100 millions de francs par an de l'Union européenne (UE). Lundi, un haut fonctionnaire européen a déclaré que, si la Suisse devait suspendre l'extension de la libre circulation à la Croatie, l'UE en ferait de même avec les négociations sur la participation suisse aux programmes de recherche «Horizon 2020» et de formation «Erasmus ».