Aucune nation n'avait fait aussi forte impression que la Grèce à l'issue des trois premiers matches du tournoi. Elle avait piétiné la Suède (79-51), puis surtout repoussé la Russie (80-71) et démoli la Turquie (84-61), deux sommités du basket continental. Son collectif tournait à plein régime en attaque - même en l'absence de l'icône Vassilis Spanoulis contre la Turquie - sa défense paraissait inoxydable et les Grecs étaient prêts à avaler goulûment leurs deux derniers adversaires. Mais la belle construction a commencé à ployer sous les assauts des shooteurs italiens (72-81). Et le retour de Spanoulis n'a pas été suffisant pour l'empêcher de s'écrouler contre l'épatante Finlande (77-86). Cette défaite a des effets désastreux pour des Grecs qui ne sont plus montés sur un podium international depuis leur médaille de bronze européenne de 2009. Elle signifie qu'ils se présentent au deuxième tour sans la moindre victoire en poche, et vont devoir se surpasser pour arracher leur place en quart de finale. Pour passer, ils devront remporter au minimum deux de leurs trois matches, face à l'Espagne, contre laquelle ils ouvrent jeudi, la Slovénie et la Croatie, tout en priant pour que les autres résultats leur soient favorables. La situation de la Grèce contraste avec celle des Espagnols. Les doubles tenants du titre arrivent avec une victoire à leur actif et peuvent voir venir. Ils ont très vite fait le deuil de leur défaite face à la Slovénie (69-78) et ont sainement réagi ensuite. La France inconstante La victoire est décidément dans l'ADN de l'Espagne. Son pouvoir offensif est affecté par les absences de Pau Gasol, Juan Carlos Navarro et Serge Ibaka. Elle s'en est donc remise à sa défense pour continuer à gagner. Elle propose ainsi la meilleure défense de la compétition (53,8 points encaissés en moyenne), très loin devant toutes les autres équipes. La Finlande et la Lituanie sont deuxièmes avec 67,4 points concédés de moyenne. Grâce à l'effondrement incompréhensible de l'Allemagne, qui l'avait battue lors de la première journée (80-74), la France est dans une situation encore plus confortable, avec ses deux victoires. Seules, sur les douze équipes encore en course, la Serbie et l'Italie sont dans le même cas. Avec cette avance, il suffit d'une victoire sur la Lituanie mercredi pour que les vice-champions d'Europe soient qualifiés pour les quarts. Même s'ils s'inclinent ensuite lors de leurs deux derniers matches, face à la Lettonie vendredi et à la Serbie dimanche. Avec un Tony Parker troisième meilleur marqueur de l'Euro (18,8 points de moyenne) et une attaque qui tourne à plein régime (80,6 pts marqués, N.1 dans cet exercice), la France a pas mal d'atouts à faire valoir. Mais les Français se sont montrés extrêmement inconstants au premier tour. Leur défense n'est pas suffisamment hermétique et l'autre star NBA Nicolas Batum n'a pas encore donné sa pleine mesure. Le premier tour de cet Euro a eu droit à son lot de surprises. La Macédoine, la Russie et la Turquie, déjà éliminées, peuvent en témoigner. D'autres coups de théâtre d'ici la fin ne sont donc pas à exclure. La Finlande et l'Ukraine, en particulier, paraissent ainsi capables de se faufiler parmi les quarts de finaliste. cyb/bvo