Les Français, tenants du titre, étaient les favoris N.1 de ce Championnat d'Europe dont la phase finale est organisée intégralement sur leur sol, à Villeneuve-d'Ascq (nord). C'était avant la démonstration des Serbes qui ont tout renversé sur leur passage à Berlin.

Les vice-champions du monde ont dominé l'Espagne, vice-championne olympique, l'Allemagne, la Turquie, l'Italie et ses shooteurs fous, ainsi que la modeste sélection islandaise. Leur seul match vraiment accroché est intervenu contre la "Nationalmannschaft" (68-66) du légendaire Dirk Nowitzki, éliminée du tournoi après sa défaite d'un point contre l'Espagne jeudi.

L'absence du nouvel intérieur NBA Boban Marjanovic (2,21 m, San Antonio Spurs) ne s'est pas fait ressentir tant l'équipe de Sasha Djordjevic a maîtrisé son sujet. A l'intérieur, Miroslav Raduljica a fait parler son physique (2,13 m, 116 kg). Les shooteurs Nemanja Bjelica et Bogdan Bogdanovic ont assumé brillamment leur rôle, aidés par les "caviars" du chef d'orchestre Milos Teodosic.

Au vu de leurs prestations du premier tour, une élimination des Serbes avant la finale relèverait presque de la surprise. Dimanche, ils poursuivront leur campagne de conquête d'un premier titre européen - depuis l'éclatement de l'ex-Yougoslavie - contre la Finlande.

Malgré leur adresse, les Finlandais semblent peu armés pour inquiéter les Serbes. Le niveau devrait ensuite monter d'un cran en quart de finale où plane l'ombre d'un derby contre la Croatie, quatrième de la précédente édition et opposée à la République tchèque en huitièmes.

Les Croates, emmenés par l'arrière NBA Bojan Bogdanovic (Brooklyn Nets), se sont classés à la deuxième place du groupe C, dominé par la Grèce de Vassilis Spanoulis. Cette dernière fait partie du trio, avec la Serbie et la France, invaincu à l'issue du premier tour.

Elle sera la grandissime favorite de son huitième de finale contre la Belgique, avant un éventuel choc en quarts contre l'Espagne. La "Roja", qui a évité l'élimination de justesse contre l'Allemagne (77-76, après un lancer franc raté du meneur allemand Dennis Schröder), devra avant cela battre la Pologne, qui avance sobrement mais sûrement sous la houlette de son musculeux et hargneux pivot NBA Marcin Gortat (Washington Wizards).

Les "Rouge et Blanc" ont fini troisièmes du groupe A dominé par la France, qui a hérité de la Turquie pour ses débuts dans le majestueux stade Pierre-Mauroy (27.000 places) réservé habituellement aux footballeurs de Lille.

Pour les champions en titre, comme pour les autres équipes, le duel des huitièmes sera à double tranchant, puisqu'une défaite sera rédhibitoire pour les JO-2016 de Rio, à moins d'un repêchage par la Fédération européenne via une "wild card" (invitation). Mais dans ce cas de figure, les places seront très chères...

L'Italie, absente à Londres en 2012, serait bien inspirée de l'emporter contre Israël pour ne pas hypothéquer son objectif de renouer avec les Jeux. Avec ses shooteurs redoutables mais une défense passoire, la "Squadra Azzurra" devra se méfier de la sélection israélienne, qui a laissé trois de ses joueurs majeurs au repos jeudi contre la France, dont son fer de lance Omri Casspi.

Dans les autres matches, la Lituanie, finaliste sortante, ne devrait pas avoir trop de difficultés à écarter la Géorgie de l'intérieur NBA Zaza Pachulia, seulement quatrième de son groupe au premier tour. Le duel entre la Lettonie et la Slovénie semble un peu moins déséquilibré, même si la Slovénie reste favorite, au regard de son expérience.

ll/es