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footEuropa League - Liberec: Trpisovsky, de barman à coach (MAGAZINE)

Par Jan MARCHAL

Liberec (République Tchèque), 30 sept 2015 (AFP) - "Je servais les clients jusqu'à cinq heures du matin, puis je dormais un petit peu, avant de me rendre à l'entraînement": Jindrich Trpisovsky, qui a longtemps travaillé dans des boîtes de nuit de Prague, est aujourd'hui entraîneur de Liberec, adversaire de Marseille jeudi en Europa League.

Obligé de renoncer à une carrière de joueur à cause d'une blessure, Trpisovsky, désormais âgé de 39 ans, a bifurqué vers celle d'entraîneur. Sur une voie semée d'embûches, avec des premiers postes mal rémunérés en tant que coach débutant à la tête d'équipes de jeunes.

Avant de prendre les rênes de Liberec, il a dirigé un modeste club de Prague de la D3 en proie à des soucis financiers, où les arriérés de paiement des salaires étaient monnaie courante.

"Il n'arrive pas souvent qu'un joueur demande à son entraîneur de lui prêter un peu de sous, pour manger", raconte le technicien à qui ce club a dû, à un moment, jusqu'à quinze mois de salaires impayés...

"Ce qui ne tue pas rend plus fort", résume le benjamin parmi les entraîneurs de la première division tchèque, auteur de ce que certains appellent "le miracle de Liberec".

En été, il qualifie l'équipe de cette ville à 100 km au nord de Prague pour l'Europa League, en éliminant Hapoel Kiryat Shmona et Hajduk Split, lors des tours préliminaires. Avec une cerise sur le gâteau: cette vitrine médiatique a permis à deux de ses ouailles, David Pavelka et Josef Sural, d'endosser le maillot de l'équipe nationale.

"Les joueurs ont accepté une certaine philosophie, travaillent dur et restent humbles", souligne-t-il. C'est à dire ? "Mieux vaut perdre la tête haute que défendre tout au long de la rencontre", assure-t-il avant le match contre Marseille, pour le compte de la 2e journée de l'Europa League.

"Jouer pour arracher un 0-0 c'est comme jouer à la roulette. Il faut toujours s'efforcer de marquer", martèle l'homme à l'éternelle casquette.

Dans ses yeux, le Stade Vélodrome est un "lieu de pèlerinage" des passionnés des foot, comme Wembley, Old Trafford, San Siro ou le Maracana.

"A la télé, j'ai toujours regardé avec ferveur les matches de Marseille, avec Deschamps et les autres grands joueurs. J'adore l'ambiance de ce stade", confie ce père d'un fils de quatre ans.

"Ce sera ma première rencontre avec le foot français. Et même mon premier déplacement en France", ajoute cet admirateur du technicien allemand Jürgen Klopp.

Interrogé sur sa casquette fétiche, il raconte ses premiers pas d'entraîneur dans les basses divisions: "Il n'est pas facile de conduire les clubs de Prague dans les villages près de la capitale. On ne peut pas s'empêcher d'écouter les invectives des spectateurs, parfois quelque chose vous tombe sur la tête... Cette casquette, je la porte pour m'affranchir de tout cela. Pour me concentrer uniquement sur le football et sur moi-même".

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(AFP)

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