Chine: Explosions à Tianjin: le fils d'un ex-chef de police impliqué

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ChineExplosions à Tianjin: le fils d'un ex-chef de police impliqué

L'entrepôt de produits chimiques de Tianjin appartenait à 45% au fils d'un ancien chef de la police locale.

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Après la catastrophe de Taijin, Pékin revoit les conditions de sécurité des usines chimiques. (Vendredi 21 août 2015)

Après la catastrophe de Taijin, Pékin revoit les conditions de sécurité des usines chimiques. (Vendredi 21 août 2015)

Keystone
Le gouvernement s'est engagé à mener une enquête précise et à en publier les conclusions dans les meilleurs délais, selon une information de Chine nouvelle publiée samedi 22 août.

Le gouvernement s'est engagé à mener une enquête précise et à en publier les conclusions dans les meilleurs délais, selon une information de Chine nouvelle publiée samedi 22 août.

Keystone
Un niveau excessif de cyanure a été détecté près de la zone d'explosion. Des milliers de poissons ont été retrouvés morts sur les rives de la rivière Haihe. (Jeudi 20 août 2015)

Un niveau excessif de cyanure a été détecté près de la zone d'explosion. Des milliers de poissons ont été retrouvés morts sur les rives de la rivière Haihe. (Jeudi 20 août 2015)

Reuters

L'un des propriétaires de l'entrepôt de produits chimiques de Tianjin, d'où sont parties les explosions meurtrières, est le fils d'un ex-chef de la police locale, a rapporté ce mercredi 19 août la presse chinoise. Le maire de la ville a lui fait son mea culpa, confortant ainsi la stratégie de Pékin de mettre en avant les manquements de responsables locaux.

Dix responsables de l'entreprise Tianjin Rui Hai International, à qui appartenait l'entrepôt incriminé sur le port de Tianjin, ont été arrêtés après les déflagrations géantes survenues il y a tout juste une semaine. Elles ont fait au moins 114 morts.

L'agence officielle Chine nouvelle s'est vu donner accès à certains des suspects. Parmi eux, Dong Shexuan, 34 ans, le fils d'un ancien chef de la police du port de Tianjin. Il contrôlait 45% des parts de Rui Hai, mais celles-ci étaient au nom d'un camarade d'études.

Prête-nom

Le reste de l'entreprise appartenait à Yu Xuewei, un ancien dirigeant du groupe public Sinochem, géant chinois de l'industrie chimique. Lui aussi s'était dissimulé derrière un prête-nom, un proche ami, précisait Chine nouvelle.

Quelque 700 tonnes de cyanure de sodium, un composant hautement toxique, étaient conservées dans cet entrepôt, à moins d'un kilomètre de zones habitées et d'axes routiers importants. Ce qui est prohibé par les règles de sécurité chinoises en vigueur.

Des complexes résidentiels et une gare ferroviaire étaient situés dans un périmètre de 650 m autour de l'entrepôt, et les dirigeants de Rui Hai se sont efforcés de dissimuler ces faits, a accusé Chine nouvelle. Dong Shexuan a reconnu avoir utilisé ses relations politiques pour faire en sorte que soient délivrés tous les permis nécessaires et pour passer sans encombre les inspections.

Manifestation

Tianjin Rui Hai International Logistics a par ailleurs opéré sans licence pendant neuf mois, jusqu'à juin dernier, a ajouté Chine nouvelle. Sinochem possède lui deux entrepôts de produits dangereux près du site des explosions géantes, violant également les réglementations chinoises sur la sécurité, a affirmé de son côté l'ONG environnementale Greenpeace.

Parallèlement, une enquête pour corruption a été ouverte à l'encontre du directeur de l'administration d'Etat chargée de la sécurité au travail. Ces informations sont diffusées alors que Pékin cherche à mettre l'accent sur les manquements de responsables locaux, s'efforçant de détourner la colère populaire et les dénonciations de défaillances plus générales au niveau national.

Mercredi lors d'une conférence de presse diffusée en direct à la télévision, le maire de Tianjin en personne s'est livré à un modeste mea culpa. «En tant que dirigeant, je ne peux esquiver mes responsabilités», a déclaré Huang Xingguo, alors que des riverains, évacués de leurs logements désormais inhabitables, manifestaient une nouvelle fois leur colère, devant l'hôtel où se tenait la conférence de presse.

(ats)

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