Qui disputera les barrages et d'abord, ces matches de barrages, prévus les 28 et 31 mai prochains, auront-ils bien lieu? Personne ne peut le savoir avec certitude, même si le FC Sion, accusant depuis ce week-end 10?points de retard sur le LS, paraît officiellement désigné pour représenter le candidat de Super League. Seulement voilà, l'embrouillamini juridique et les différents verdicts attendus sont tels que le classement actuel pourrait encore être chamboulé plusieurs fois, y compris au terme de la saison, ce qui risque de poser d'insolubles problèmes d'organisation - par exemple si la mauvaise équipe devait entre temps être reléguée. En Valais, Sion est suspendu à la décision du Tribunal cantonal bernois, appelé à statuer sur le recours déposé par les Valaisans au sujet des 36?points de pénalité qui leur ont été infligés par le comité central de l'ASF entre Noël et Nouvel-An. Un verdict qui devrait logiquement tombé avant le 23 mai, date coïncidant avec la dernière journée du championnat. Du côté de GC, concerné au premier chef, on se dit convaincu que Sion va rentrer dans ses points. «On part du principe que Sion va retrouver les points qui lui ont été retirés», estime ainsi André Dosé, l'ancien dirigeant de Swiss appelé à la barre du club zurichois.

PREMIER SCÉNARIO FOU Sion récupère tout ou une partie des 36?points qu'il estime lui revenir, un cas de figure qui ferait à nouveau des Valaisans un candidat pour l'Europa League. A moins qu'en parallèle, le Tribunal arbitral du sport, qui doit encore traiter le recours commun déposé par quatre clubs (Lausanne, Thoune, Lucerne et Bâle), donne tort à Sion, qui se verrait alors pénalisé d'un retrait de 13?points, des points qui seraient aussitôt redonnés aux clubs plaignants! Dans ce scénario-là, Lausanne et Thoune récupéreraient chacun 6?points. Au bout du compte, Sion, après avoir gagné 36?points, en perdrait donc 19 sur Lausanne. Un scénario plausible qui condamnerait alors GC si les hommes de Forte ne réagissent pas dans l'intervalle. Pour simplifier le tout, on attend aussi la décision de la Commission de discipline de la SFL, suite au recours que le LS avait déposé le 25 mars après sa défaite à Sion, au prétexte que les Valaisans ont dépassé le quota des licences qui leur avaient été attribuées.

DEUXIÈME SCÉNARIO FOU Sion ne récupère pas son dû, et se voit, de surcroît, pénalisé par le TAS dans le cadre des points qu'il a obtenus l'automne dernier en alignant ses sans-papiers européens. Une double pénalité qui, en dépit d'une toujours possible mais peu vraisemblable remontée balle au pied au classement, le désignerait alors forcément barragiste officiel. Une situation qui porterait préjudice au finaliste issu de la Challenge League, lequel pourrait refuser d'affronter Sion dans une double confrontation jugée illégale. Aarau et Bellinzone auraient même déjà fait part de leurs intentions de porter l'affaire devant un tribunal si l'un d'entre eux devait affronter Sion. «Le deuxième de Challenge League préfère jouer contre le vrai dernier de Super League, plutôt que de jouer sa promotion contre l'équipe qui a obtenu le plus de points derrière le FC Bâle!» commente ainsi Christian Constantin.

TROISIÈME SCÉNARIO FOU A l'heure des spéculations, le club valaisan pourrait trouver son salut à Genève, la complexité de la situation dans laquelle se démène Hugh Quennec pour sauver Servette n'étant pas une garantie absolue de succès. Ainsi le club «grenat» n'est-il pas encore sûr d'être définitivement tiré d'affaire, d'où un flou persistant qui pourrait compromettre l'obtention de sa licence pour le prochain exercice. Servette certes sauvé sur la pelouse mais relégué administrativement en raison de ses finances, ce scénario catastrophe aurait pour première conséquence pratique de supprimer les barrages (le 2e de Challenge League étant alors automatiquement promu). «Si Servette ne pose pas 7 millions de francs sur la table de la juge jeudi, pronostique déjà Christian Constantin, président du FC Sion, il n'obtiendra pas sa licence. Tout simplement parce que la Ligue ne pourra pas lui la donner. Un ajournement de faillite est plus grave qu'un sursis concordataire.» On l'aura compris à la lumière de ces différents cas de figure, personne n'est en mesure de prédire ce qui se passera en dehors des terrains d'ici à la fin du championnat et (surtout) des hostilités juridiques, compte tenu des possibilités de recours jusqu'au Tribunal fédéral et des demandes d'effets suspensifs… A ce rythme-là, avec des prolongations devant les tribunaux, la saison 2011-2012 pourrait se terminer dans plusieurs années.