ModérationFacebook tolère le gore, pas les tétons
Un ancien modérateur a dévoilé les règles de filtrage du réseau social. Plongeon dans la morale selon Facebook, où les cadavres écrabouillés choquent moins que les t-shirts mouillés.
- par
- Simon Koch

Pour la première fois, les régles de modération de Facebook ont filtré.
Il a craqué, Amine Derkaoui. Ce marocain de 21 ans a travaillé quelques semaines à filtrer les contenus signalés sur Facebook. Un travail harassant, qui confronte le modérateur à des images choquantes, pour un salaire horaire de 1 dollars l'heure. «C'est humiliant. Ils exploitent le tiers-monde», a confié le jeune homme au site Gawker, à qui il a remis les règles de modération du site.
Engagé par un sous-traitant (la société oDesk), le modérateur travaillait depuis chez lui. Il voyait passer sans discontinuer un flux de photos, vidéos et liens signalés comme inappropriés par les utilisateurs de Facebook. Ses options: confirmer le caractère offensant, avec effacement immédiat du contenu, retirer la demande de censure ou transmettre le cas à un modérateur supérieur, directement chez Facebook.