TélévisionFaut-il boycotter «Pékin Express»?
Une pétition demande de faire l'impasse sur le jeu de M6 dont les premières étapes se déroulent en Birmanie, pays «peu respectueux des droits de l'homme».
- par
- Christophe Chanson

Avec plus de 44 000 indignés, à l'heure où nous écrivons ces lignes, l'appel au boycott de «Pékin Express» connaît un certain écho sur le Net. Lancée par le site barakacity.org, une association militant contre l'exode des populations, la pétition fustige la production, coupable à ses yeux de mettre à l'honneur un pays qui réprime les Rohingya, communauté musulmane de 800 000 personnes vivant dans l'Etat d'Arakan près du Bangladesh. Intitulée «Parce qu'on ne joue pas avec une épuration ethnique», la page fait des émules. Théophane Desvages, directeur d'ecovoyageurs.com (lire ci-dessous) , a retiré la destination de son catalogue. «Je l'ai fait par solidarité envers les minorités ethniques persécutées.»
OUI
«Il ne fallait pas mettre un coup de projecteur sur ce pays totalitaire »
Théophane Desvages, Directeur du site ecovoyageurs.com
TTM: Pourquoi êtes-vous solidaire de l'appel au boycott?
TD:Parce que l'émission va doper le nombre de réservations de touristes pour la Birmanie et que cela va profiter au pouvoir en place. Il ne fallait pas mettre un coup de projecteur sur ce pays totalitaire. «Pékin Express» ferait mieux de sensibiliser les gens à la problématique des minorités ethniques opprimées.
TTM: Que répondez-vous à Stéphane Rotenberg?
TD: Il affirme que le programme n'est pas là pour faire passer un message. Moi, je dis que le manque d'information, c'est déjà de la désinformation. Pour pouvoir faire rêver les gens, on ne parle pas des choses qui dérangent. On vend de belles images, de l'exotisme et on balaie le reste sous le tapis.
NON
«On ne fait pas de politique: ce n'est pas une émission à message »
Stéphane Rotenberg, Animateur de «Pékin» au micro d'Europe 1
En réponse aux critiques sur le choix de la Birmanie pour organiser la première étape:
SR: Aller quelque part, ce n'est pas cautionner le régime. Vous allez aux Etats-Unis, vous n'êtes pas forcément pour la peine de mort. Vous allez à Cuba, vous n'êtes pas obligatoirement pour le gouvernement et les prisonniers politiques.
Au sujet du fait que M6 n'attire pas l'attention des téléspectateurs sur les problèmes du pays:
SR: Il y a bien évidemment un pouvoir birman qu'on ne peut pas cautionner. Cela dit, on ne fait pas de politique dans «Pékin Express», jamais. Ce n'est pas une émission à message. On voit bien que c'est un appel à la tolérance permanent.