CohabitationFaut-il interdire la cigarette en prison pour la santé des détenus?
Les médecins aimeraient bannir la cigarette, les établissements craignent les émeutes.
- par
- Fabiano Citroni

En prison, entre 50% et 90% des détenus fument. Par crainte de représailles, les non-fumeurs, une minorité, préfèrent subir l'exposition passive à la fumée plutôt que de s'en plaindre. Certains non-fumeurs ont toutefois été jusqu'à saisir le Tribunal fédéral pour faire valoir leurs droits.
C'est déjà arrivé deux fois. En 2014, le Tribunal fédéral a statué à deux reprises sur des plaintes pour fumée passive en prison.
Des cas qui pourraient se reproduire, comme en témoigne la récente affaire d'un détenu alémanique qui s'est retrouvé, dit-il, enfermé «dans un enfer de fumée 23 heures sur 24».
Prisons surchargées
Quelles sont les règles suisses en la matière? Selon l'ordonnance sur la protection contre le tabagisme passif, les prisonniers. comme tout le monde, ont droit à être placés dans une chambre non-fumeurs. Mais c'est évidemment difficile à appliquer: la grande majorité des détenus fument et les prisons sont souvent surchargées, l'espace n'est pas extensible.
Le risque de révolte est également un facteur, comme en témoigne Valérie Gianoli, du Service pénitentiaire neuchâtelois: «Si on enlève la cigarette aux prisonniers, le risque de crise augmente.»
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