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PolémiqueFaux paysans, vrai malaise

La présence de mannequins dans le calendrier annuel des paysans suisses fait jaser.

par
Pom

Les éditeurs ne l'avaient pas caché: dans le nouveau calendrier paysan 2014, présenté hier à la presse, les plus beaux mâles de nos champs allaient pour la première fois se retrouver en «concurrence» avec des «modèles européens». Pourtant, cette étrange décision crée le malaise. D'autant plus qu'une participante, interrogée par «Le Matin», se disait elle aussi persuadée de s'être retrouvée face à des professionnelles, sans que cette mixité ne soit cette fois assumée par les créateurs du produit.

Est-il vraiment si difficile de trouver douze beaux mecs parmi nos agriculteurs? C'est ce que demande Luc Thomas, directeur de l'association de promotion des métiers de la terre Prométerre: «Si on prétend faire un calendrier paysan, il me semble logique que l'on s'efforce d'en trouver.» Quant à Harald Cropt, vigneron vaudois immortalisé dernièrement dans le calendrier des lutteurs suisses, il estime que sans forcément tomber sur douze «apollons», il devrait être possible de trouver douze mâles séduisants dans nos campagnes.

Comment les éditeurs du «calendrier le plus célèbre de Suisse», selon leur communiqué, réagissent-ils? Dans un premier temps, Nathalie Rehak n'a pas voulu nous répondre, se contentant d'un farouche «kein Interresse». Puis, dans un courriel, elle a tenu à expliquer que les responsables du calendrier cherchaient constamment à «évoluer», et qu'une commercialisation à l'échelle européenne de leur produit n'avait aucune chance de se réaliser avec un produit 100% suisse. Et, selon elle, les acheteurs seraient ravis par la nouvelle mouture.

Si cette impression devait s'avérer fausse, le politicien et agriculteur Luc Barthassat a une idée pour redonner un souffle suisse et paysan au prochain calendrier: «Qu'ils viennent dans ma commune (n.d.l.r.: Bardonnex), dans la campagne genevoise, il y a bien assez de jeunes agriculteurs ici!»

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