Ski alpin«Feuz aura droit à son verre de schnaps l’an prochain!»
Peter Eder, 72 ans, est presque aussi connu que la Streif à Kitzbühel. L’ancien secrétaire de course raconte les coulisses d’une tradition bien ancrée qu’il a lancée il y a dix ans.
- par
- Sylvain Bolt, Kitzbühel

L’ancien secrétaire des courses du Hahnenkamm se réjouit de pouvoir trinquer avec Beat Feuz l’an prochain.
Dans le centre de presse de Kitzbühel, un quart des habituels 700 journalistes venus de 30 pays sont assis dans l’immense salle qui paraît pour le coup gigantesque. Peter Eder ne cache pas un certain dépit derrière son masque. «Kitzbühel sans spectateurs est assez triste. Mais la priorité est le sport et nous sommes reconnaissants d’avoir pu organiser les courses, contrairement aux organisateurs de Wengen.»
Secrétaire des épreuves du Hahnenkamm pendant 36 ans, il a passé le relais la saison passée. Il n’est plus «l’homme à tout faire» de la célèbre épreuve autrichienne, mais tenait à respecter une tradition vieille de dix ans. «Après la conférence de presse, les trois vainqueurs du week-end de Kitzbühel viennent signer plusieurs posters de l’édition. J’ai eu l’idée de leur proposer un schnaps local pour les remercier de leur geste. Et la tradition a été respectée par quasi-tout le monde.»
Même Yule joue le jeu
L’ancien secrétaire finit par livrer le nom de celui qui n’a pas voulu trinquer: Marcel Hirscher. «Marcel a dit qu’il ne buvait pas de schnaps. Il est quand même venu dans mon bureau de course et a signé les posters, précise plein de fierté Peter Eder. C’est un homme très réservé, donc ça m’a fait plaisir. Et son attaché de presse pouvait boire deux shots.»
«Daniel Yule, qui m’a expliqué ne jamais boire de schnaps, a fait exception à la règle pour me faire plaisir»
La coutume, qui n’a pas pu être respectée cette année car les vainqueurs ne passent plus dans le bâtiment de presse en raison des mesures sanitaires, a visiblement été respectée à la lettre par certains lauréats. «Le schnaps était trop léger pour Dominik Paris, donc je lui servais un deuxième verre», se marre l’ancien membre de l’organisation. Et les Suisses? «Daniel Yule, qui m’a expliqué ne jamais en boire, a fait exception à la règle pour me faire plaisir», précise-t-il en ouvrant comme un trésor l’enveloppe qui contient les photos des différentes stars du cirque blanc immortalisées avec lui et deux verres de son eau-de-vie.
«Beat Feuz? J’espère qu’il passera me voir l’an prochain, un verre l’attend. Ou peut-être même deux, s’il réalise le doublé en descente dimanche?» En attendant, son nom sera inscrit sur les célèbres télécabines rouges de la station tyrolienne.