FootballFifa - Congrès sur fond de polémique avec l'âge limite (PAPIER GENERAL)
Par Philippe GRELARD PORT-LOUIS (Île Maurice), 30 mai 2013 (AFP) - Le 63e Congrès de la Fifa s'est ouvert jeudi soir à l'Île Maurice sur fond de polémique, puisque des réformes attendues, limite d'âge et durée des mandats, repoussées à 2014, ont provoqué le mécontentement de l'UEFA.
Michel Platini, président de l'UEFA, a été droit au but devant la presse en sortant d'une réunion de son Union européenne du football à la mi-journée jeudi. "Très clairement, les sept membres européens présents au comité exécutif de la Fifa (mardi) n'étaient pas contents du report sur l'âge limite et la durée des mandats à la Fifa. Ce n'était pas une question de personne (visant quelqu'un en particulier, ndlr)", a ainsi expliqué le patron du foot européen. "La Fifa avait dit, il y a deux ans, que les réformes seraient finies en 2013 et ces questions (âge limite, durée mandats) sont maintenant repoussées", a regretté Platini. "Et qu'on ne dise pas que c'est l'UEFA qui a bloqué les réformes. La communication de la Fifa est de dire que nous ne soutenons pas les réformes: ce n'est pas vrai, nous avons proposé des réformes, travaillé sur les réformes", a encore expliqué l'ancien meneur de jeu des Bleus. "Juges et parties" "Ça a été repoussé: vous pensez que ce sera fait l'an prochain?", s'est-il encore interrogé à haute voix devant les journalistes. "Non, car cela concerne juges et parties", a-t-il insisté. Le point de la question d'une limite d'âge et de durée des mandats à la Fifa était à l'agenda du Congrès à l'Île Maurice (ouverture jeudi soir, sessions de travail vendredi). Mais, mardi, le comité exécutif (gouvernement du football mondial) a reporté l'examen de ces questions au Congrès de Sao Paulo en 2014, "faute de consensus" selon un communiqué de la Fifa. De source proche du dossier, les Européens ne visaient pas Joseph Blatter, président de la Fifa, 77 ans, avec la limite d'âge, puisqu'ils auraient proposé une période transitoire avant prise d'effet. Car il y a une donnée parallèle. "Sepp" Blatter, réélu en juin 2011 pour un quatrième mandat de quatre ans, avait dit qu'il cèderait sa place en 2015. Mais depuis, le dirigeant Suisse souffle le chaud et le froid, entretenant le flou sur son désir ou non de se représenter en 2015. Platini, 57 ans, que beaucoup voient en futur président de la Fifa, n'a pas encore pris sa décision pour se présenter ou non en 2015 à la tête de l'instance mondiale. "Futur de la Fifa" Blatter a encore répété cette semaine de vive voix son opposition à la limite d'âge, jugeant que c'était de la "discrimination" et déplorant l'écho médiatique suscité par le report de cette question à 2014. Ce jeudi matin, Blatter est passé saluer les membres de l'UEFA avant leur réunion, puis est sorti avant que les débats ne commencent au sein de l'Union européenne du foot. "L'UEFA est une très bonne organisation, chacun a le droit de voter ce qu'il veut, c'est la démocratie à la Fifa", s'est contenté de déclarer Blatter en partant. En ouvrant le 63e Congrès jeudi soir, Blatter ne s'est pas exprimé à la tribune sur son avenir ni sur la question de la limite d'âge. Il a insisté sur l'importance des (autres) réformes pour "le futur de la Fifa". Vendredi, à l'Île Maurice, le mode d'attribution de la Coupe du monde doit être ainsi changé, passant du vote jusque-là réservé au comité exécutif (24 membres), au vote du Congrès entier (209 fédérations), dans un souci de démocratisation après les critiques soulevées par les Mondiaux attribués à la Russie pour 2018 et au Qatar pour 2022. Le Congrès de l'Île Maurice devrait aussi faire un pas de plus vers une meilleure parité hommes-femmes et voter une résolution durcissant les sanctions en cas de racisme. pgr/bvo