Espace Schengen: Fin de la dérogation aux contrôles des frontières

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Espace SchengenFin de la dérogation aux contrôles des frontières

L'UE va mettre un terme aux dérogations accordées à cinq pays européens pour des contrôles aux frontières internes de l'espace Schengen.

Le commissaire européen à la Migration Dimitris Avramopoulos le 21 mars 2017.

Le commissaire européen à la Migration Dimitris Avramopoulos le 21 mars 2017.

Keystone

Dès novembre, les dérogations exceptionnelles qui ont été accordées à des pays confrontés à un fort afflux migratoire prendront fin, a annoncé la Commission européenne mardi.

Bruxelles a donné son accord à l'Allemagne, l'Autriche, au Danemark, la Suède et la Norvège pour une nouvelle prolongation des contrôles de six mois. Mais ce sera la dernière fois, a prévenu le commissaire européen à la Migration Dimitris Avramopoulos lors d'une conférence de presse.

«Nous appelons les Etats membres à supprimer graduellement ces contrôles, tout en compensant cette suppression au moyen de contrôles de police proportionnés sur l'ensemble de leur territoire», a-t-il ajouté.

«Le moment est venu de prendre les dernières mesures concrètes pour en revenir progressivement à un fonctionnement normal de l'espace Schengen», a-t-il dit.

«Schengen est l'une des plus grandes réalisations du projet européen. Nous devons tout faire pour le préserver.»

Prolongations exceptionnelles

Les Etats membres doivent encore formellement adopter cette «recommandation» de la Commission pour qu'elle se concrétise. Bien que la situation globale continue de se stabiliser, un nombre non négligeable de migrants en situation irrégulière et de demandeurs d'asile sont encore présents en Grèce, observe l'exécutif européen.

En mai 2016, l'exécutif européen avait accepté pour la première fois une prolongation exceptionnelle - au-delà de la durée autorisée en temps normal - des contrôles rétablis en 2015 à certaines frontières de ces cinq pays membres de l'espace Schengen.

La Commission avait assuré qu'il s'agissait d'une situation exceptionnelle, justifiée par la porosité alors anormale des frontières extérieures de l'UE et s'était fixé pour objectif un retour à la normale d'ici la fin 2016. Mais elle avait ensuite donné deux fois son feu vert à des prolongations, qui couraient jusqu'à la mi-mai.

La Suède franchit le pas

Plus d'un million de personnes ont demandé asile à l'UE en 2015, essentiellement en Allemagne mais aussi en Suède, ce qui a tendu les capacités d'accueil de certains Etats. Le gouvernement suédois a annoncé mardi qu'il supprimait les contrôles d'identité pour les personnes en provenance du Danemark. Il a décidé parallèlement de renforcer les moyens de la police et des Douanes pour surveiller cette frontière.

«Le gouvernement est d'avis que les contrôles aux frontières sont toujours nécessaires et que leur étendue doit être accrue», a expliqué le ministre de l'Intérieur Anders Ygeman lors d'une conférence de presse à Stockholm.

Toutefois, la Suède va arrêter de vérifier systématiquement les papiers de tous ceux qui traversent le détroit entre Copenhague et la troisième ville suédoise Malmö, ou entre Helsingør (nord-est du Danemark) et Helsingborg (sud-ouest de la Suède), a ajouté sa collègue en charge des infrastructures, Anna Johansson.

Ces contrôles avaient été mis en place en janvier 2016 pour endiguer l'afflux de réfugiés qui traversaient l'Europe. Ils paraissaient de moins en moins justifiés depuis que le flux de demandeurs d'asile s'était progressivement tari, avec la multiplication des barrières à franchir pour les migrants depuis le Sud de l'Europe vers la Scandinavie.

«Le résultat a été que le nombre de réfugiés a baissé de 80%», a souligné le ministre de l'Intérieur. Après avoir accueilli 81'000 demandeurs d'asile en 2014 et 163'000 en 2015, la Suède a vu ce chiffre chuter à 29'000 en 2016, et en prévoit à peu près autant en 2017.

Les contrôles avaient compliqué la vie quotidienne des milliers de personnes habitant à Malmö et travaillant à Copenhague, ou inversement.

(AFP)

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