Genève: Financer les rentes avec du logement: l'idée séduit

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GenèveFinancer les rentes avec du logement: l'idée séduit

L'initiative pour recapitaliser la caisse de prévoyance de l'Etat de Genève (CPEG) en favorisant la construction de logements a recueilli près de 12'000 signatures.

Le comité d'initiative a déposé les signatures au Service des votations, jeudi.

Le comité d'initiative a déposé les signatures au Service des votations, jeudi.

Keystone

Les 12'000 paraphes en faveur du texte «Sauvegarder les rentes en créant du logement» ont été déposées jeudi. Le moment est excellent et tout le monde serait gagnant, a relevé Christian Dandrès, avocat membre de l'ASLOCA. L'association de défense des locataires a lancé l'initiative avec à ses côtés le Cartel intersyndical de la fonction publique, le parti socialiste, les Verts, Ensemble à gauche et le MCG (Mouvement citoyens genevois).

Quitte à dépenser des milliards de francs pour recapitaliser la CPEG d'ici à 2050, comme l'exige la loi fédérale, autant le faire en satisfaisant au moins les besoins en logements de la population, a souligné M. Dandrès. L'initiative demande que l'Etat cède à la CPEG des terrains constructibles dont il est propriétaire.

Les immeubles locatifs qui seront construits sur ces terrains dégageront un rendement qui permettra de financer les rentes des fonctionnaires à la retraite. Les initiants regardent notamment du côté de la zone Praille-Acacias-Vernets (PAV), un immense périmètre, situé au coeur de la ville, qui va être réaménagé de fond en comble.

Projet de loi identique

Les forces politiques qui se battent pour cette solution sont également à l'origine d'un projet de loi calqué sur l'initiative déposée jeudi. Ce projet est à l'examen au Grand Conseil. S'il est finalement refusé par les députés, l'initiative sera toujours là, a noté le président de l'ASLOCA Genève Alberto Velasco.

Les partisans de l'initiative rejettent en effet catégoriquement le plan de sauvetage de la CPEG défendu par le Conseil d'Etat genevois. Celui-ci propose une recapitalisation de la caisse de près de 4,7 milliards de francs sous forme d'un prêt simultané entre le canton et l'institution de prévoyance, générant un rendement de 2,5%.

Cette solution gouvernementale obligerait aussi la CPEG à passer d'un système de primauté des prestations à un système de primauté des cotisations. Un changement que refuse le Cartel intersyndical de la fonction publique, car il conduirait, selon lui, à une baisse des rentes et à un désengagement de l'Etat.

(ats)

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