Témoignage: Fleuriste braquée pour un maigre butin

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TémoignageFleuriste braquée pour un maigre butin

La propriétaire du Muguet et son apprentie, à Saignelégier (JU), ont surpris un malfrat qui vidait la caisse. La quadragénaire l'a ensuite poursuivi dans la rue.

Benjamin Pillard
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Benjamin Pillard
Le braqueur a pris la fuite en courant le long de cette bâtisse (qui abrite également un café), avant de sauter par-dessus un muret et de disparaître par la route de France.

Le braqueur a pris la fuite en courant le long de cette bâtisse (qui abrite également un café), avant de sauter par-dessus un muret et de disparaître par la route de France.

Laurent de Senarclens

«Sur le moment on ne réalise pas ce qui arrive; ça s'est passé très vite…» Propriétaire du Muguet, le magasin de fleurs situé au cœur du village de Saignelégier (JU), Yvanie Cattin, 45 ans, a été victime d'un braquage au «couteau de boucher», samedi vers 11 h 30.

400 à 600 francs

Un hold-up inattendu; le premier en seize ans de métier. «Il devait y avoir entre 400 et 600 fr. à la mi-journée; c'est vraiment se mettre dans la mouise pour pas grand-chose», lâche la Jurassienne, en précisant que le malfrat n'avait pas touché aux petites coupures de 20 et 10 fr. «Mon apprentie et moi ne l'avons pas entendu rentrer: la porte était ouverte, nous nous trouvions dans l'arrière-boutique», témoigne Yvanie Cattin. «Jusqu'à ce qu'on distingue des bips en provenance de la caisse enregistreuse…»

Une «immense» lame

Le braqueur – un jeune homme d'une vingtaine d'années, 1,75 m, flanqué d'un sac à dos, d'un foulard multicolore (rouge, jaune et vert), et masqué par une capuche – brandit alors son arme blanche et exige le contenu de la caisse, avec un accent identifié comme slave. «J'ai d'abord crié «Non!» en arrivant dans la pièce, mais quand vous voyez une immense lame, à 1 m, 1,50 m de vous, vous laissez faire…», reprend la commerçante. Qui s'est mise à poursuivre le malfrat.

«Il est parti en courant en longeant la rue de Bel-Air. Je l'ai suivi en espérant alerter des gens qui puissent l'intercepter, mais personne ne se trouvait dans la rue», relate la quadragénaire. «Je me suis arrêtée quand je l'ai vu sauter par-dessus un muret, derrière la bâtisse qui abrite le magasin et le Café du Jura. Il a pris la fuite par la route de France (ndlr: la frontière avec le département du Doubs n'est qu'à 8 km).»

Malgré le choc, Yvanie Cattin et son apprentie (une Chaux-de-Fonnière de 20 ans) ont rouvert le magasin comme si de rien n'était après la pause de midi, ainsi qu'hier matin, exceptionnellement: «On ne va pas s'arrêter de vivre pour autant, et c'est la période de la Toussaint; nous ne pourrions pas nous permettre de rester fermés.»

Braqueur toujours en fuite

Le Ministère public jurassien a lancé un appel à témoins. Car le braqueur court toujours, nous a confirmé la procureure générale Laurie Roth, chargée du dossier. «Nous n'avons pas réussi à faire de lien avec la criminalité locale; en tout cas pas à ce jour.» Mais des habitants de Saignelégier pourraient avoir aperçu le malfrat: Yvanie Cattin pense avoir vu l'individu près du magasin quelques heures avant le hold-up.

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