AustralieFouilles: la police a exigé qu’elle retire son tampon
Lors de festivals à Sydney, la police a procédé à des fouilles à nu jugées humiliantes et dégradantes.
- par
- Renaud Michiels

À Sydney, la police est sous le feu des critiques pour des fouilles à nu «traumatisantes» sur des jeunes femmes.
En Australie, l’Autorité de surveillance de la police a enquêté sur des fouilles à nu controversées qui ont eu lieu lors de festivals musicaux l’an dernier à Sydney. Certaines étaient «humiliantes et dégradantes» selon le rapport publié à l’issue des investigations.
Cinq cas ont été détaillés et jugés réellement problématiques, relate la BBC. Ils avaient été détectés suite à des plaintes ou des articles de médias locaux. Chaque fois, il s’agissait de tenter de trouver des stupéfiants sur des jeunes femmes.
En janvier 2019, deux femmes ont été fouillées à nu. Un officier a demandé à l’une d’elles de retirer son tampon hygiénique. Le rapport stipule qu’il n’est pas clair si une telle demande est légale. Aucune drogue n’avait été trouvée.
S’accroupir nue et tousser
Dans un autre cas, une artiste a reçu l’ordre de baisser ses sous-vêtements et de se pencher en avant. Puis des agents masculins se sont adressés à elle d’une «manière non professionnelle» et se sont moqués d’elle. Là non plus, pas de stupéfiants dénichés.
Lors d’un festival, une femme a dû se déshabiller puis s’accroupir et tousser alors que son intimité n’était pas suffisamment protégée. Selon sa mère, elle a été détenue une heure durant puis expulsée de l’événement alors qu’aucune drogue n’avait été trouvée, explique «The Australian».
Selon le rapport, les policiers ne savaient simplement pas ce qu’ils avaient le droit de faire ou pas lors d’une fouille à nu. En août dernier, un manuel sur la question a été distribué dans l’État – la Nouvelle-Galles du Sud. Cependant, selon le rapport, des policiers prétendent que leur hiérarchie leur met la pression pour qu’ils pratiquent de telles fouilles.
Aussi peu invasive que possible
La loi australienne précise que la police ne peut procéder à des fouilles à nu que si «la gravité et l’urgence des circonstances» induisent qu’il est raisonnable et nécessaire de le faire, note la BBC. Ces fouilles doivent également être aussi peu invasives que possible. Et il est illégal «de fouiller les parties génitales ou toute cavité corporelle».
De son côté, le rapport note que des améliorations ont été constatées sur le terrain. Mais que la police de Nouvelle-Galles du Sud «n’a pas l’intention» de réviser ses instructions qui stipulent que les agents «peuvent, entre autres, demander à une personne de s’accroupir, de soulever ses seins, d’écarter les fesses ou de tourner son corps».
Des excuses exigées
Les autorités de surveillance de la police demandent un changement de politique en matière de fouilles et une meilleure formation des agents. Elles exhortent également la police à présenter des excuses pour les fouilles à nu «humiliantes» et «traumatisantes» concernant la femme qui a été forcée de retirer son tampon et celle qui a dû s’accroupir et tousser.
Précisons encore que le sujet avait déjà fait polémique l’an dernier en Australie, avec 25 fouilles à nu poussées et potentiellement illégales menées sur des adolescents de moins de 18 ans.