footFrance - Progressivement, Monaco se met au niveau (COMMENTAIRE)
Par Christophe BELLEUDI Monaco, 6 oct 2014 (AFP) - Après un mauvais début de saison, Monaco, dont l'effectif s'est amoindri au mercato et qui vient d'enchaîner deux nuls à Saint-Pétersbourg (0-0) puis à Paris (1-1), revient progressivement à un niveau plus conforme à ses ambitions.
Les départs de Falcao à Manchester United et de James Rodriguez au Real Madrid semblent enfin avoir été digérés sur le Rocher. Après avoir tâtonné, puis changé de philosophie de jeu en expliquant devoir s'adapter à son effectif, l'entraîneur Leonardo Jardim est en train de construire une équipe capable de jouer, à nouveau, les premiers rôles en championnat. A Paris dimanche soir, malgré l'absence de Berbatov, touché à une cheville, et Toulalan, suspendu, ses hommes sont parvenus à accrocher une égalisation logique, dans le temps additionnel de la rencontre. "Le match a été équilibré, mais Monaco a eu les meilleures occasions, plaide ainsi Jardim. Le nul représente un moindre mal, on aurait pu faire mieux. On a construit une stratégie pour bien défendre et réussir à attaquer avec qualité." Après être parvenu à stabiliser un système défensif inefficace, Jardim a compris que son équipe ne pourrait défendre aussi haut qu'il le souhaitait. Les cadres Subasic, Carvalho, Raggi ou Toulalan, ont tous oeuvré pour que l'équipe soit plus en adéquation avec la majorité des plans de jeu des équipes du Championnat de France. Désormais, si le pressing dans le camp adverse demeure une arme importante, il n'est plus utilisé de façon systématique. Et dans leur propre camp les milieux monégasques ne pratiquent plus, non plus un harcèlement constant de l'adversaire. En jouant moins haut, le bloc défensif monégasque est devenu imperméable. Sur les six dernières rencontres, Monaco a encaissé deux petits buts: un coup-franc du joueur de Nice Eduardo et le but de Lucas, au Parc des Princes dimanche, suite à un oubli de marquage aussi étonnant que grotesque de la part de Fabinho. Mais cette nouvelle force défensive engendre un effet pervers: Monaco ne sait plus marquer (4 buts lors des 6 derniers matches). Le nouveau chantier de Jardim se situe à ce niveau, dans la capacité de ses joueurs à transformer leurs occasions. A Paris, Ferreira-Carrasco, Ocampos et Kurzawa, ont, tour à tour, eu l'opportunité d'ouvrir la marque, puis d'égaliser. Il a fallu attendre la double erreur du duo Camara-David Luiz pour que Martial y parvienne. Avant la rencontre à Paris, Geoffrey Kondogbia reconnaissait: "On se procure pas mal de situations de but, mais on doit être plus efficace." Après celle-ci, le constat demeure. Afin d'y parvenir, Jardim devra trouver un équilibre entre la capacité de contre que son équipe semble (re)commencer à développer (grâce notamment à la vitesse de Ferreira-Carrasco ou Ocampos), et le profil de ses avant-centres (Berbatov, Martial et Germain), plus enclins à jouer dans des espaces plus réduits, entre les lignes. De la réussite de ce chantier dépendra la capacité prochaine de Monaco à remonter au classement. Car l'équipe azuréenne, 13e avec 11 points, à 11 points de Marseille, est toujours très en retard sur ses prévisions. Mais, avec les qualités entrevues à Saint-Pétersbourg et au Parc des Princes, et vue la jeunesse de l'effectif, sa marge de progression paraît importante et très intéressante. "On sait qu'on peut faire mieux, conclut d'ailleurs Ricardo Carvalho. Mais l'équipe progresse. On grandit en équipe, on est bien meilleur qu'en début de saison." cb/ebe/pgr/jgu