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BerneFrançois Hollande invité par la présidente suisse

Eveline Widmer-Schlumpf a invité le président français François Hollande à se rendre en Suisse avant la fin de l'année. Elle a fait cette annonce à Berne à l'occasion d'un bilan après sept mois de présidence.

Eveline Widmer-Schlumpf recevra François Hollande pour parler fiscalité.

Eveline Widmer-Schlumpf recevra François Hollande pour parler fiscalité.

AFP

La présidente de la Confédération Eveline Widmer-Schlumpf a invité le président français François Hollande à se rendre en Suisse avant la fin de l'année.

C'est ce qu'elle a annoncé mardi à Berne, tirant un bilan après sept mois de présidence. La présidente a cependant précisé qu'elle avait proposé une rencontre pour discuter des objets chauds du moment, notamment de questions financières et fiscales, et que le lieu fixé pour ce rendez-vous n'a pas encore été choisi.

La fonction de présidente de la Confédération permet d'ouvrir plus facilement les portes. Eveline Widmer-Schlumpf a souligné les progrès obtenus lors de rencontres qu'elle a pu faire en cette qualité.

Prête à rempiler

Il est difficile d'établir une réelle distinction entre le rôle de présidente de Confédération - qui lui a permis de visiter pour la première fois le Salon de l'auto à Genève - et celui de cheffe du Département fédéral des finances, a admis Mme Widmer-Schlumpf. Puisque la crise financière figure au centre des préoccupations internationales, cette double casquette a été utile. Tellement qu'Eveline Widmer-Schlumpf serait prête à rempiler. Deux ans serait une durée adéquate pour la présidence; mais le Parlement ne veut pas de cette idée, craint-elle.

Grâce à son titre, la Grisonne a pu enfin rencontrer le premier ministre italien Mario Monti. «Je vais le revoir d'ici la fin de l'année et espère trouver une solution en vue d'une convention de double imposition et pour régler l'imposition des frontaliers».

Sujets brûlants

L'invitation faite début juillet à François Hollande de venir en Suisse s'inscrit dans un contexte particulier. La donne a un peu changé. «J'ai discuté avec le premier ministre français Jean-Marc Ayrault et nous avons convenu qu'au gré des agendas, j'irai peut- être à Paris».

Dans ce cas aussi, il y a «plusieurs problèmes à régler» concernant des questions fiscales et financières, mais aussi sur la manière d'aborder la transmission des données dans le cadre de l'assistance administrative.

Pour ce qui est de la volonté de Paris de taxer les héritiers de résidents suisses, Berne «n'a pas courbé l'échine», a assuré la présidente de la Confédération. Un compromis vaut mieux qu'un vide conventionnel, même les directeurs cantonaux des finances en conviennent, d'après elle.

Employés livrés aux Américains

Fidèle à elle-même, la Grisonne s'est montrée prudente dans les réponses. La livraison de données personnelles d'employés par les banques aux Etats-Unis: elle ne connaît pas l'étendue de l'affaire et refuse de porter un jugement avant de connaître les faits.

«Avant d'être choquée, je veux savoir ce qu'il en est réellement», a-t-elle lancé. «Et j'insisterai pour y parvenir». La grande argentière a obtenu des informations de la part d'un avocat et compte rencontrer des employés de banque.

L'affaire est du ressort de la FINMA, l'autorité de surveillance des marchés financiers, a-t-elle rappelé. Le Conseil fédéral a autorisé les banques à livrer les noms d'employés dans le cadre de leur défense. Mais les établissements sont responsables du respect du droit du travail et du secret bancaire.

Pas de commentaire

Une autre question se pose dans cette affaire: «quelle alternative y a-t-il?», a-t-elle dit en faisant aux pertes potentielles d'emploi.

Eveline Widmer-Schlumpf s'est aussi gardée de commenter une affaire relatée par Tribune de Genève/24 Heures . Selon les quotidiens des enfants d'un employé de banque genevois auraient été retenus par les autorités américaines pour être interrogés. «Nous n'avons jusqu'ici aucune confirmation officielle».

Automne chaud

En attendant, la cheffe des finances travaille à la stratégie financière de l'argent propre. En raison de certaines convergences avec la réglementation sur le blanchiment d'argent, le projet devrait tarder un peu. Une révision du droit pénal fiscal, touchant l'évasion et la fraude, sera aussi discutée en octobre.

Autre grand chantier attendu pour l'automne, la réforme fiscale écologique. Le Conseil fédéral devrait poser les jalons de ce projet qui s'inscrit dans la stratégie énergétique visant l'abandon du nucléaire.

Côté réjouissances, Eveline Widmer-Schlumpf s'est dite ravie de l'ouverture des Jeux olympiques de Londres, d'avoir participé à la réception de la «Queen» et d'y retourner prochainement pour les Paralympics.

Mais avant cela, la présidente aura l'occasion de se rendre à la Fête fédérale de hornuss à Lyss (BE). «Je ne ferai qu'y assister, car j'ai une fois essayé ce sport et cela s'est mal fini», a-t-elle confié.

(ats, ap)

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