SyrieFuites massives de civils cette nuit à Alep
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, ils ont fui à cause de nouveaux violents bombardements. L'EI se retire de Palmyre.
Plus de 10'000 civils ont fui les quartiers rebelles d'Alep depuis minuit en raison des violents bombardements, a rapporté dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). «Ils se sont réfugiés dans des secteurs sous le contrôle des forces du régime dans la partie ouest d'Alep», selon l'ONG.
«Plus de 10'000 personnes ont fui les quartiers encore tenus par les rebelles dans le sud-est de la ville depuis minuit en raison des combats et bombardements», a précisé le directeur de cette ONG Rami Abdel Rahmane. D'après l'OSDH, qui dispose d'un large réseau de sources, les combats n'ont pas cessé durant la nuit sur plusieurs fronts entre les rebelles d'un côté et les forces du régime et leurs alliés de l'autre.
Un correspondant de l'AFP dans la partie ouest d'Alep a rapporté que d'intenses bombardements avaient été entendus toute la nuit dans les quartiers encore sous contrôle rebelle. Un habitant du sud-est de la ville a affirmé avoir vu une foule nombreuse se diriger dans la nuit en direction des secteurs tenus par le régime.
Le régime contrôle 85% des quartiers que les rebelles tenaient avant le début le 15 novembre de l'offensive aérienne et terrestre de l'armée syrienne et de ses alliés.
Appel des diplomates
Réunis à Paris, les chefs de la diplomatie de 10 pays occidentaux et arabes opposés au pouvoir syrien ont de nouveau appelé samedi à mettre fin à la souffrance des civils. Mais le sentiment d'impuissance était manifeste et chacun s'accorde sur le fait que la bataille d'Alep est désormais perdue pour les rebelles.
Cette perte de la place forte de l'opposition est «politiquement très importante» car elle va «briser le dos de l'opposition armée», estime Yezid Sayigh, expert au Centre Carnegie Moyen-Orient. Parallèlement, «l'idée que le régime puisse être renversé militairement est définitivement abandonnée» plus de cinq ans et demi après le début de la guerre, ajoute-t-il.
Mais, pour les experts, l'armée syrienne, dont les effectifs sont réduis, compte sur le soutien de ses alliés russe et iranien, comme l'illustre l'offensive lancée par l'EI sur la ville antique de Palmyre.
L'EI se retire de Palmyre
Après en avoir été délogés en mars dernier, les djihadistes sont retournés samedi dans cette ville du centre de la Syrie pour en prendre le contrôle d'une bonne partie.
Mais «les violents raids de l'aviation russe durant la nuit ont contraint les djihadistes de l'EI à se retirer à l'aube, quelques heures après leur entrée dans la ville», a indiqué Rami Abdel Rahmane.
A Moscou, le ministère russe de la Défense a précisé que les avions-bombardiers russes avaient mené 64 raids dans la nuit «contre des positions, des convois et des regroupements» de membres de l'EI à Palmyre.
Les djihadistes «ont utilisé des voitures piégées avec des kamikazes, des véhicules blindés et de l'artillerie», selon lui. Les frappes aériennes russes ont permis de tuer plus de 300 membres de l'EI et de détruire 11 chars et 31 véhicules, a précisé le ministère.
L'EI avait pris en mai 2005 le contrôle de Palmyre, ville classée au patrimoine mondial de l'Humanité, où il a détruit ou endommagé une partie des ruines antiques.