Los Angeles«Game of Thrones» fait un carton aux Emmy Awards
La série a décroché 12 des prestigieuses récompenses de la télévision américaine. La soirée a aussi été celle de Jon Hamm et Viola Davis.
L'épopée fantastique «Game of Thrones» a été sacrée meilleure série dramatique, dimanche, lors de la remise des Emmy Awards. C'est la première fois qu'elle décroche cette distinction, parmi les plus prestigieuses récompenses de la télévision américaine.
Forte de 24 nominations, «Game of Thrones» a gagné au total 12 prix dont celui du meilleur second rôle masculin dans un rôle dramatique attribué à Peter Dinklage, interprète du fourbe Tyrion Lannister dans cette série qui met en scène de sanglantes rivalités claniques.
Jon Hamm meilleur acteur
C'est l'interprète du mythique Don Draper dans «Mad Men», Jon Hamm, qui a remporté le prix du meilleur acteur. «C'est impossible et incroyable d'être ici devant vous et d'avoir fait cette série avec cette équipe incroyable d'acteurs et scénaristes», a déclaré le comédien de 44 ans. Il l'obtient cette récompense au bout de sa 8e nomination pour ce rôle. «Je veux remercier les familles qui ont choisi de m'accepter au long de cet étrange chemin», a ajouté Jon Hamm.
«Mad Men», peinture acide d'un groupe de publicitaires new-yorkais dans les années soixante, s'est terminé cet été au bout de huit ans après avoir influencé la culture populaire par sa réalisation sophistiquée, son casting en or et sa profondeur psychologique. Déjà primée quatre fois meilleure série dramatique, elle a dû s'incliner devant «Game of Thrones», qui partait avec une longueur d'avance,
Première Noire consacrée
La soirée a marqué l'histoire de la télévision en ayant pour la première fois récompensé une comédienne noire, Viola Davis, dans la catégorie de meilleure actrice dramatique. Elle l'a emporté face à Robin Wright («House of Cards»), Claire Danes («Homeland») ou encore Taraji P. Henson («Empire»), pour son interprétation d'une magistrale avocate dans «How to get away with murder».
«La seule chose qui sépare les femmes de couleur des autres, ce sont les opportunités. On ne peut pas gagner de prix pour les rôles qui n'ont pas été écrits», a-t-elle déclaré, émue. Elle a rendu hommage à l'équipe de la chaîne ABC qui diffuse «How to get away with murder» et à sa productrice Shonda Rhimes pour avoir su «redéfinir ce que cela signifie d'être belle, sexy et noire».
Chez les hommes, cela fait déjà plusieurs décennies qu'un afro-américain a reçu l'Emmy du meilleur acteur dramatique: l'ex-idole Bill Cosby, récompensé en 1966 pour «I Spy». Sa réputation est aujourd'hui ternie par des accusations d'agressions sexuelles sur une cinquantaine de femmes.
«Machine à empathie»
«Transparent», qui raconte l'histoire d'un père de famille transgenre, a pour sa part gagné deux Emmy Awards: celui de la meilleure réalisation pour sa créatrice Jill Soloway, qui s'est inspirée de son père pour cette série, et celui du meilleur acteur dans une comédie pour Jeffrey Tambor. Ce dernier a dédié son Emmy à «la communauté transgenre pour sa patience, son courage, ses histoires».
Jill Soloway a quant à elle estimé, interrogée par des journalistes, que la télévision était «une machine à empathie» qui peut aider à mieux faire accepter les transgenres mais aussi les autres minorités.
Avec «Transparent», c'est la première fois qu'Amazon décroche des Emmy Awards, mais aussi qu'une série internet remporte l'un de ses principaux prix, ce qui témoigne du tournant dans la consommation de télévision pris ces dernières années.
Une «mini-suprise»
La mini-série «Olive Kitteridge», sur un couple qui se délite, est celle qui a remporté le plus de prix à la 67e soirée des Emmy Awards après «Game of Thrones»: 8 récompenses au total dont l'une pour son actrice principale Frances McDormand, qui campe une femme autoritaire et dépressive.
«Je voudrais que vous commenciez une campagne internet pour qu'on puisse tourner plus d'épisodes sur «Olive Kitteridge», a lancé la comédienne auprès des journalistes.
Par ailleurs, la satire politique «Veep» d'HBO a pour la première fois remporté l'Emmy de la meilleure comédie face à «Modern Family» notamment. Son interprète Julia Louis-Dreyfus a reçu son quatrième prix pour son rôle de la présidente des Etats-Unis. L'an dernier, c'est «Breaking Bad» et ses interprètes Bryan Cranston, Aaron Paul et Anna Gunn qui avaient raflé les principales récompenses.