Affaire Juan Carlos – Genève classe l’enquête sur l’ex-roi d’Espagne

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Affaire Juan CarlosGenève classe l’enquête sur l’ex-roi d’Espagne

Faute de preuves suffisantes, la justice genevoise abandonne les charges contre les cinq prévenus de blanchiment d'argent aggravé.

L’ancien souverain a toujours dit que les 100 millions de francs reçus de la part de l’Arabie saoudite était un simple cadeau. 

L’ancien souverain a toujours dit que les 100 millions de francs reçus de la part de l’Arabie saoudite était un simple cadeau.

AFP

Après trois ans de rebondissements, la saga impliquant l’ancien roi d’Espagne s’arrête là. Bilan en demi-teinte pour la justice genevoise qui a décidé, lundi, de partiellement classer l’affaire. En 2018, le Ministère public avait ouvert une procédure pénale notamment pour blanchiment d'argent aggravé, après que Juan Carlos Ier a reçu 100 millions de francs de la part de l’Arabie saoudite.

Il était suspecté que cet argent soit en réalité des commissions illégales perçues dans le cadre de contrats portant sur la construction d’un train reliant Médine à La Mecque. Le montant aurait finalement atterri sur des comptes bancaires suisses, sous l’identité de plusieurs prête-noms. L’ex-souverain avait toujours assuré qu’il s’agissait d’un simple cadeau.

Pas assez de preuves

«A l'issue de l'instruction, le ministère public a retenu que le recours à une fondation, ainsi qu’à des sociétés de domicile de la part des différents protagonistes, démontrait une volonté de dissimulation. Les montants concernés, l’origine des avoirs, l’absence de documentation adéquate justifiant les transferts, les prétendues donations successives (…) ainsi que la chronologie des événements constituaient des indices à charge des prévenus», a indiqué le Parquet, lundi, dans un communiqué.

Malgré cela, l’enquête n’a pas pu mettre en évidence de lien entre les 100 millions et une activité illégale (ndlr: l’établissement des contrats avec des entreprises espagnoles pour la réalisation d’un train). Résultat: les cinq accusés, soit les deux gestionnaires de fortune du roi à Genève, son avocat genevois, son ancienne maîtresse et la banque Mirabaud, ont été mis hors de cause pour ce volet. Les frais de la procédure, arrêtés à 200'000 francs, ont néanmoins été mis à leurs charges.

Banque Mirabaud condamnée

La banque Mirabaud, également poursuivie pour violation de l’obligation de communiquer, a été jugée coupable de ce délit. «En effet, de nombreux éléments commandaient que la banque procède à une communication, notamment les informations relayées par la presse, le caractère inhabituel des fonds reçus sur ce compte et les différents flux financiers échangés entre les comptes de la précitée et celui de la fondation LUCUM, dont Juan Carlos Ier était l'ayant droit économique.» L’établissement a écopé d’une amende de 50'000 francs et au paiement des frais de la procédure arrêtés à 150'000 francs .

(lhu/comm)

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