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FootballGennaro Gattuso est déjà le patron du vestiaire

En trois semaines, l'ancien milieu de l'AC Milan s'est naturellement imposé comme le leader du FC Sion. Entraîneur, joueurs et supporters sont conquis.

par
Renaud Tschoumy
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Gennaro Gattuso, joueur italien du FC Sion, parle lors d'une conference de presse du FC Sion pour presenter la nouvelle saison ce lundi 2 juillet 2012 a Sierre. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

Gennaro Gattuso, joueur italien du FC Sion, parle lors d'une conference de presse du FC Sion pour presenter la nouvelle saison ce lundi 2 juillet 2012 a Sierre. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

Keystone
Gennaro Gattuso, joueur italien du FC Sion, parle lors d'une conference de presse du FC Sion pour presenter la nouvelle saison ce lundi 2 juillet 2012 a Sierre. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

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Gennaro Gattuso, joueur italien du FC Sion, parle lors d'une conference de presse du FC Sion pour presenter la nouvelle saison ce lundi 2 juillet 2012 a Sierre. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

Gennaro Gattuso, joueur italien du FC Sion, parle lors d'une conference de presse du FC Sion pour presenter la nouvelle saison ce lundi 2 juillet 2012 a Sierre. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

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Si un nom devait effacer tous les autres transferts de ce début d'été, c'est bien celui de Gennaro Gattuso, nouvelle star de Super League. Peu de ses proches le voyaient tenter pareille aventure après treize saisons sous le maillot de l'AC Milan. «Mais la simplicité n'a jamais été mon truc», glisse-t-il, comme pour se justifier.

Conquis par le discours de Christian Constantin – «On s'est vus deux fois, et le courant a passé» –, Gattuso (34?ans) s'est donc engagé pour deux ans en faveur du FC Sion. Et il s'est d'emblée imposé, par sa seule présence, ou prestance. Ou les deux.

Le «vrai match»

Sébastien Fournier, entraîneur débutant à ce niveau, en a fait son capitaine. «Pour un coach, c'est extraordinaire de pouvoir travailler avec un joueur comme lui. Entre lui et moi, il y a déjà quelque chose de particulier. Notre relation dépasse celle qui unit un entraîneur à l'un de ses joueurs. Il y a de l'amitié, beaucoup de respect aussi. Qu'il ait été nommé capitaine est venu naturellement. Il y a des gens qui ont ça dans la peau.»

Gattuso est un leader dans l'âme. Hier après-midi, c'est lui qui est sorti le premier des vestiaires – dans lesquels il avait accepté de poser pour le photographe du «Matin» – avant de se diriger vers la pelouse d'entraînement de Martigny-Croix. Il a échangé quelques passes avec son entraîneur en attendant que tout le monde soit là, et il a encore été le premier à se mettre en mouvement pour l'échauffement.

Lui devant, tous derrière, comme dans la chanson. A la différence que Gattuso n'a rien d'un petit cheval blanc. Surnommé «Ringhio» – qui se traduit par «Rugissement» –, il est connu pour sa combativité de tous les instants, à la limite de la correction, et parfois même au-delà!

Et alors? Pour lui, un match de foot idéal, «ça se joue un soir d'hiver, sous la pluie, dans le froid. Quel plaisir de voir la fumée qui se dégage des corps à la moindre respiration…» Le souvenir de son année écossaise, sans doute (il a porté le maillot des Glasgow Rangers durant la saison 1997-1998).

Gattuso n'a pas mis long à faire l'unanimité au sein du groupe. «C'est fantastique de pouvoir s'entraîner avec un joueur de son niveau, explique Xavier Margairaz. Chacun, dans le groupe, progressera plus vite à son contact. Il nous parle, souvent, mais il n'en aurait même pas besoin: la manière dont il s'engage, dont il fait le pressing à l'entraînement, incite tout le monde à en faire plus.»

Nouveau challenge

Gattuso l'admet: «Ce rôle est nouveau pour moi. Il y avait de la pression à Milan, mais elle était partagée par toute l'équipe. Ici, je sens l'attente des supporters, des dirigeants, de tout le monde en fait. Pour finir, on va exiger de moi que je marque vingt buts par saison!» Il éclate de rire.

Il serait étonnant que Gattuso parvienne à ce total, qui aurait toutes les chances d'en faire le meilleur buteur du pays. Par contre, il veut de ses coéquipiers qu'ils s'inspirent de son exemple. «J'attends d'eux qu'ils soient batailleurs, qu'ils aient une mentalité de vainqueurs. Nous devons viser le titre. On a des adversaires à respecter, mais on doit avoir des ambitions. On le sait, on est prêts, et je sens cette envie chez tous mes jeunes coéquipiers. Je passe vraiment pour «le vieux», mais je me suis fixé un nouveau challenge et je veux le réussir.»

Forte demande d'abonnements

Dans l'ombre, Christian Constantin se frotte les mains. Il a réussi son coup à tous les niveaux. Il a d'abord amené une star dans le championnat de Super League: Gattuso à Sion, c'est un transfert similaire à ceux d'Antognoni au LS, de Stielike à Xamax ou de Rummenigge à Servette. C'était le temps des années florissantes des clubs suisses, période que l'on pensait révolue.

Constantin va surtout, via ce transfert, booster le nombre d'abonnés et le merchandising. «Que ce soit au niveau des clubs de soutien ou des abonnements de saison, il y a un engouement énorme, confirme le directeur général Domenicangelo Massimo. Je ne peux encore pas citer de chiffres, il faudra pour cela attendre qu'on ait disputé notre premier match à domicile, mais on sent effectivement qu'il se passe quelque chose. Il y a certainement un effet Gattuso. Mais peut-être le fait que l'entraîneur soit un Valaisan influence-t-il aussi les gens. Et puis les supporters ont vu dimanche contre l'OM que l'équipe était bonne.»

Gattuso, Fournier, une équipe qui ne demande qu'à carburer à plein régime: il n'en faut pas plus pour que le Valais s'enflamme encore davantage. A l'équipe de se mettre au diapason de son capitaine. Elle sera alors difficile à battre.

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