Italie: Gentiloni désigné nouveau chef du gouvernement

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ItalieGentiloni désigné nouveau chef du gouvernement

L'actuel ministre des Affaires étrangères a été nommé pour succéder à Matteo Renzi. Il devra former un nouveau gouvernement.

Paolo Gentiloni, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères, est déjà connu sur la scène politique internationale.

Paolo Gentiloni, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères, est déjà connu sur la scène politique internationale.

Archives, Keystone

Le président italien Sergio Mattarella a chargé dimanche le ministre sortant des Affaires étrangères Paolo Gentiloni de tenter de former un nouveau gouvernement. Cette solution de continuité est déjà dénoncée par l'opposition.

Agé de 62 ans, le président du Conseil désigné est un cadre du Parti démocrate (PD), la formation de centre-gauche majoritaire dans les deux chambres du Parlement. Ses premiers mots ont été pour exprimer son souci de constituer un gouvernement le plus rapidement possible et «dans le même cadre» que celui de son prédécesseur Matteo Renzi.

«Je suis conscient du besoin urgent de donner à l'Italie un gouvernement aux pleins pouvoirs, afin de rassurer nos concitoyens et pouvoir faire face à nos priorités internationales, économiques et sociales avec le maximum d'engagement et de détermination», a-t-il dit après son entretien avec M. Mattarella.

Agir vite

Sa nomination est l'aboutissement des consultations que le président de la République a eues avec tous les partis politiques à la suite de la démission de Matteo Renzi liée à son échec au référendum du 4 décembre sur son projet de réforme constitutionnelle.

M. Mattarella avait promis d'agir vite pour assurer la transition politique à un moment particulièrement délicat, notamment du fait des difficultés de la banque Monte dei Paschi di Siena, troisième établissement bancaire du pays.

Continuité

Paolo Gentiloni, dont le nom a été mis en avant par le PD, est considéré comme politiquement proche de Matteo Renzi. On estime dans les milieux politiques que si ses consultations se déroulent bien, il pourrait présenter la liste de son gouvernement lundi matin au plus tard avant un vote de confiance qui pourrait avoir lieu dès mercredi.

Pour la plupart des commentateurs, c'est la continuité qui prime. «Peu importe si c'est réglé ce soir ou demain», écrit ainsi le Corriere della Sera. «L'important c'est que les marchés financiers savent déjà qu'avec Gentiloni, il n'y aura aucun changement radical».

Homme discret et réservé, M. Gentiloni devrait, selon les observateurs, confirmer plusieurs ministres à leur poste, dont celui des Finances, Pier Carlo Padoan au moment où la crise bancaire refait surface dans la troisième économie de la zone euro.

«L'avatar de Renzi»

Une continuité dénoncée par l'opposition. «Gentiloni est l'avatar de Renzi», a dénoncé dimanche Luigi Di Maio, l'un des responsables du Mouvement Cinq Etoiles (M5S). La formation populiste de Beppe Grillo réclamait avec insistance des élections anticipées et un gouvernement se limitant à la gestion des affaires courantes.

Voyant désormais cette perspective s'éloigner et dénonçant un «Renzi-bis» illégitime, le M5S a prévenu qu'il n'avait pas l'intention de participer au vote de confiance.

Alessandro Di Battista, un autre leader du M5S, va plus loin et voit en Paolo Gentilni «un fusible» qui ne dirigera le gouvernement que pendant quelques mois «sans nuire à Renzi et afin que celui-ci puisse préparer son retour».

Réforme de la loi électorale

Le chef du gouvernement démissionnaire ne semble en effet nullement prêt à renoncer à la politique. Dans une longue lettre aux Italiens, il a d'ores et déjà assuré qu'il continuerait le combat, pour changer l'Italie. «On se voit bientôt, les amis», a-t-il conclu dans son message diffusé sur sa page Facebook.

Encore faudra-t-il que la loi électorale soit réformée. M. Gentiloni a confirmé dimanche qu'il «faciliterait» un accord sur une nouvelle loi électorale au Parlement. Mais rien ne dit qu'il pourra être trouvé rapidement quand certains partis, y compris au sein de la majorité, ne se montrent guère pressés d'affronter les urnes.

Une loi votée en mai 2015, baptisée Italicum, prévoit le recours au scrutin majoritaire pour élire la Chambre des députés, alors que le Sénat l'est à la proportionnelle, ce qui éloigne la possibilité de former une coalition stable.

(ats)

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