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CinémaGeorges Lautner, papa des «Tontons flingeurs», n'est plus

Le cinéaste français Georges Lautner s'est éteint vendredi à l'âge de 87 ans des suites d'une maladie. Il a réalisé une soixantaine de films, dont de nombreux succès de Belmondo, Delon ou Ventura.

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Georges Lautner, ici en avril 2009, cinéaste populaire et prolifique, est mort le 22 novembre 2013 à l'âge de 87 ans des suites d'une longue maladie

Georges Lautner, ici en avril 2009, cinéaste populaire et prolifique, est mort le 22 novembre 2013 à l'âge de 87 ans des suites d'une longue maladie

AFP
Il était notamment l'auteur du célèbre film «Les Tontons flingueurs» aux fameuses répliques de Michel Audiard.

Il était notamment l'auteur du célèbre film «Les Tontons flingueurs» aux fameuses répliques de Michel Audiard.

AFP
Ici en 2002, avec l'équipe du film: Amélie Ventura, fille de Lino Ventura, Max Linder, Mireille Darc, Lautner et Jean Lefèbvre.

Ici en 2002, avec l'équipe du film: Amélie Ventura, fille de Lino Ventura, Max Linder, Mireille Darc, Lautner et Jean Lefèbvre.

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Georges Lautner, cinéaste français, populaire et prolifique est mort vendredi à l'âge de 87 ans des suites d'une longue maladie. Il était notamment l'auteur des «Tontons flingueurs» et de nombreux succès de Jean-Paul Belmondo. Le réalisateur, qui vivait à Grasse (Alpes-Maritimes), sera enterré dans les prochains jours dans sa ville natale de Nice, à une date encore inconnue.

En soixante ans de carrière, il a réalisé une quarantaine de films, des «Barbouzes» à «Flic ou voyou» en passant par le «Le Professionnel». Il a également tourné avec les acteurs français les plus populaires, de Jean-Paul Belmondo, à qui il donna quelques-uns de ses plus grands triomphes, à Bernard Blier, Alain Delon, Lino Ventura, Jean Yanne ou encore Mireille Darc.

Hommages gouvernementaux

La France réagissait avec émotion samedi à ce décès. François Hollande a salué le travail du cinéaste: «Avec Georges Lautner disparait un réalisateur qui aura marqué le cinéma français. Il aura su réussir de grandes comédies populaires qui sont devenues des films cultes de notre patrimoine cinématographique», peut-on lire dans le communiqué diffusé par l'Elysée. «Une page de la riche histoire du cinéma français s'est tournée», a déclaré le chef du gouvernement français, Jean-Marc Ayrault. «Son cinéma fut le modèle du cinéma populaire», a-t-il relevé.

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti saluant «l'inoubliable scénariste et réalisateur de grands films rassembleurs». «Georges Lautner était un metteur en scène du rire de qualité, avec à son actif des films comiques et amusants mais jamais vulgaires», a confié Claude Rich, l'un des derniers "Tontons flingueurs" avec l'Italien Venantino Venantini.

Sur Twitter aussi

Les hommages, comme ceux de Gilles Jacob, président du festival de Cannes, de Patrick Bruel ou de milliers d'anonymes ont aussi déferlé sur Twitter. «Il a fait tourner les plus grands et rire tout le monde. C'était un homme délicieux, d'une modestie charmante et d'un métier sûr. Merci, Georges», a écrit Gilles Jacob, soulignant que l'auteur des« Tontons flingueurs» avait fait «beaucoup de films cultes».

«Merci Georges, le cinéma est bien triste ce soir», a fait écho Patrick Bruel, qui avait tourné sous sa direction dans «La Maison assassinée». Philippe Labro, journaliste et cinéaste, a salué le «formidable professionnel qui est allé au plus grand public» et dont le succès «ne lui est jamais monté à la tête».

Tweets concernant "Georges Lautner"

Né à Nice le 24 janvier 1926, Georges Lautner avait découvert dès l'enfance l'univers des salles obscures grâce à sa mère, la comédienne Renée Saint-Cyr, qui apparaîtra plus tard dans plusieurs de ses films. Il entame des études de droit avant de faire ses premiers pas dans le cinéma à partir de 1949, en tant qu'assistant- réalisateur.

Bernard Blier

Il signe son premier film en 1958, «La Môme aux boutons». Puis, en 1960, il réalise «Marche ou crève», avec Bernard Blier, marquant le début d'une longue collaboration avec l'acteur. En 1961, il rencontre le succès populaire avec «Le Monocle noir», comédie policière qui permet à Paul Meurisse de briller en agent secret français suivi en 1962 de «L'oeil du monocle».

à la veille des 50 ans des «Tontons flingueurs »

Deux ans plus tard, Georges Lautner connaît la consécration avec «Les Tontons flingueurs», comédie portée par les répliques cultes du dialoguiste Michel Audiard. Indécrottable succès d'audience à chacun de ses passages à la télévision, le film avec Bernard Blier, Lino Ventura, Francis Blanche, Jean Lefebvre ou encore Robert Dalban, fêtera mercredi les 50 ans de sa sortie en salles.

«Je n'ai jamais compris le miracle des +Tontons flingueurs+ à travers les âges», disait le cinéaste, qui s'agaçait de ce succès, ayant d'autres ambitions.

Audiard

Adepte des gros plans, Georges Lautner savait aussi donner du rythme à ses films grâce à un montage serré. «Michel Audiard disait de lui qu'il était le roi des monteurs», se souvient Rémy Julienne, qui a effectué les cascades sur un grand nombre de ses films. «Il avait la science du cinéma populaire».

Après les «Tontons», le duo Lautner/Audiard enchaîne ensuite les succès d'audience, entre comédies, gangsters franchouillards et polars, où apparaissent tout à tour Lino Ventura, Jean Lefebvre, Francis Blanche, Mireille Darc, Pierre Richard ou encore Jean-Pierre Marielle: «Les Barbouzes» (1964), «Ne nous fâchons pas» (1966), «La valise» (1973), «On aura tout vu» (1976)...

Delon et Belmondo

A la fin des années 1970, Georges Lautner réalise deux films plus sombres avec Alain Delon («Les seins de glace» et «Mort d'un pourri») avant de faire tourner celui qui deviendra son grand ami, Jean-Paul Belmondo: «Flic ou voyou» (1978), «Le guignolo» (1980), «Le professionnel» (1981), immense succès commercial au thème musical signé Ennio Morricone, ou encore «Joyeuses Pâques».

Dans les années 80, le succès se fait plus rare même s'il rencontre encore le public en 1986 grâce à «La Maison assassinée» avec Patrick Bruel. En 1992, c'est «Bebel» qui incarnera le héros du dernier film de Georges Lautner, «L'Inconnu dans la maison».

(AFP)

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