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Conférence à GenèveGouvernements invités à recycler une montagne de déchets

Plus de 1500 délégués et experts de 180 pays sont réunis jusqu'au 15 mai à Genève dans le cadre de la réunion des trois Conventions de Stockholm, Rotterdam et Bâle.

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Une conférence de deux semaines s'est ouverte ce lundi 4 mai à Genève sur les substances et les déchets dangereux.

Les gouvernements doivent discuter de l'interdiction de nouveaux produits chimiques et du recyclage des déchets électroniques, un problème de plus en plus aigu.

Plus de 1500 délégués et experts de 180 pays sont réunis jusqu'au 15 mai dans le cadre de la réunion des trois Conventions de Stockholm, Rotterdam et Bâle.

«Nous sommes confrontés à une montagne de déchets électroniques non recyclables», a affirmé à la presse le directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) Achim Steiner, à l'ouverture de la conférence.

«C'est une catastrophe humanitaire silencieuse touchant des millions de personnes», a averti le secrétaire exécutif des trois Conventions Rolph Payet. L'an dernier, les gens ont jeté 41,8 millions de tonnes de produits électroniques et électriques, du four à micro-ondes aux machines à laver en passant par les téléphones portables et ordinateurs, a-t-il indiqué.

Responsabilité du consommateur

«C'est l'équivalent d'une file ininterrompue de camions de 23'000 kilomètres de long, plus que la distance entre Genève et le pôle sud», a relevé le responsable. Mais l'an dernier, seulement un sixième des déchets électroniques a été recyclé, a-t-il affirmé.

Rolph Payet a insisté sur la responsabilité du consommateur: «Quand vous jetez votre ancien portable pour en acheter un nouveau à peine différent, il faudrait y réfléchir», a-t-il dit. En même temps, les entreprises de télécoms ont un rôle essentiel à jouer. La conférence devrait discuter de principes directeurs en la matière.

Nouvelles substances interdites

Les gouvernements vont plancher sur l'interdiction de trois nouvelles substances toxiques s'ajoutant aux 23 déjà prohibées dans le cadre de la convention de Stockholm. La Suisse a indiqué qu'elle soutient l'inscription de ces trois nouvelles substances dans la liste des produits à éliminer.

Il s'agit des chloronaphthalènes et de l'hexachlorobutadiène aux propriétés insecticides et fongicides, ainsi que du pentachlorphénol utilisé comme solvant ou comme biocide dans des produits phytosanitaires.

Dans le cadre de la convention de Rotterdam, la Suisse soutiendra également les recommandations du groupe technique sur cinq nouveaux produits à soumettre à la procédure du consentement préalable. Il s'agit de l'amiante chrysotile, dit amiante blanc, du paraquat ainsi que de trois substances utilisées dans les produits phytosanitaires.

Normes internationales

Enfin, dans le domaine des déchets dangereux (Convention de Bâle), la Suisse milite, par le biais d'une initiative commune avec l'Indonésie, pour que ces substances n'aboutissent que dans les pays aptes à gérer leur élimination. Il faudrait élaborer des normes internationales pour les installations de traitement des déchets dangereux dans le monde entier.

La délégation suisse s'engagera en outre pour qu'un budget suffisant soit octroyé au secrétariat commun des trois Conventions qui se trouve à Genève. Elle espère que le secrétariat de la Convention de Minamata sur le mercure, qui vise à réduire les rejets de ce métal dans l'environnement, rejoindra de manière permanente les trois autres à Genève.

(ats)

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