AutoGP de Singapour - Felipe Massa, le premier jour du reste de sa vie (MAGAZINE)
Par Daniel ORTELLI SINGAPOUR, 20 sept 2013 (AFP) - Le Brésilien Felipe Massa, 32 ans, a entamé vendredi, aux essais libres du Grand Prix de Singapour de Formule 1, un nouveau chapitre de sa carrière de pilote, celui de futur ex-pilote de la Scuderia Ferrari à laquelle il a consacré les dix dernière années de sa vie.
Massa ne court pour la Scuderia que depuis 2006, quand il a succédé à son compatriote Rubens Barrichello comme lieutenant de Michael Schumacher. Mais il était déjà pilote d'essai en 2003 et en formation chez Sauber pendant trois saisons (2002, 2004 et 2005), l'écurie suisse étant équipée de moteurs italiens. C'est dans une Ferrari que le Brésilien a remporté ses 11 victoires en F1, dont six pendant la saison 2008 où il a perdu le titre mondial au dernier virage du dernier tour du dernier Grand Prix, au Brésil, face à l'Anglais Lewis Hamilton. On peut même dire qu'il a été champion du monde pendant quelques secondes, devant son public. "Je voudrais remercier l'équipe pour toutes les victoires et tous les très beaux moments que nous avons vécus ensemble", a dit Massa la semaine dernière, quand il a annoncé sur les réseaux sociaux qu'il allait quitter la Scuderia. "Ce n'est pas évident de lâcher Felipe, je le connais depuis qu'il est en shorts", a dit Stefano Domenicali, le Team Principal de la Scuderia. "Pour 2014, je veux trouver une équipe qui me donnera une voiture compétitive, pour gagner d'autres courses et remporter un championnat qui reste mon rêve le plus grand", a aussi annoncé Massa, qui était le porte-drapeau de Marlboro Amérique du Sud, et donc de Philip Morris, le géant du tabac, au sein de la Scuderia. Comme il est aussi le dernier pilote brésilien rescapé en F1, après les départs de Barrichello et de Bruno Senna, et comme le Brésil, même orphelin du grand Ayrton, est toujours aussi fanatique de F1, Massa a quelques arguments pour survivre dans le paddock du "Piranha Club", avec en prime un agent très influent, Nicolas Todt. Le fils de Jean Todt, président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) est chargé de trouver un point de chute à son pilote, avec deux pistes principales: Lotus, où il est en concurrence avec l'Allemand Nico Hülkenberg, plus jeune et plus rapide que lui, et peut-être Sauber, histoire de boucler la boucle en revenant dans l'écurie de ses débuts en F1... si "Hulk" part chez Lotus. Reste à savoir si cela suffira. Car depuis sa victoire inutile au Brésil, fin 2008, et surtout depuis son spectaculaire accident de 2009, aux essais du GP de Hongrie, le gentil Felipe n'est plus vraiment le même. Un ressort de suspension, perdu par la Brawn GP de son compatriote Rubens Barrichello, était venu percuter son casque, à plus de 200 km/h. Massa n'a plus gagné depuis, se contentant d'assumer un rôle un peu terne d'équipier modèle, souvent salué par son célèbre coéquipier Fernando Alonso. Il va mieux cette saison mais sera quand même remplacé en 2014 par le Finlandais Kimi Räikkönen, son coéquipier en 2007 et champion du monde dès son arrivée après le départ de Schumacher pour sa première retraite. Felipe s'est déjà exprimé sur la cohabitation de l'an prochain, a priori explosive, entre Kimi et Fernando: "Ils vont se rentrer dedans", a-t-il prédit, sur la chaîne brésilienne TV Globo. Quant à son avenir personnel, il a déjà évoqué un plan B en cas d'échec des tractations pour rester en F1: le DTM allemand, chasse gardée très populaire d'Audi, BMW et Mercedes. "Felipe a juste dit qu'il aimait bien les courses de voitures de tourisme", a tempéré Nicolas Todt vendredi, dans le paddock de Singapour. Il lui reste sept courses pour montrer qu'il mérite de rester en F1, ou au moins pour étoffer son palmarès: 11 victoires, 15 pole positions, 36 podiums. Ca commence ce week-end à Singapour. dlo/ig