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AutoGP du Japon: les fans au rendez-vous de la 25e édition à Suzuka (PAPIER D'ANGLE)

Par Daniel ORTELLI SUZUKA (Japon), 10 oct 2013 (AFP) - Des milliers de fans japonais de Formule 1, aussi connaisseurs que passionnés, se sont encore donné rendez-vous à Suzuka ce week-end, pour le 25e Grand Prix du Japon disputé sur cette piste mythique à l'ancienne, aussi rapide que technique et exigeante.

Depuis 1987, il n'y a pas de match: 24 GP du Japon courus à Suzuka, propriété de Honda, et deux seulement à Fuji, qui appartient à Toyota. C'était en 2007 et 2008, pendant les travaux de rénovation de Suzuka exigés par Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1. Dans le "GP Village", à l'ombre de la tribune principale, les fans peuvent acheter des casquettes, tee-shirts et modèles réduits, comme partout ailleurs le long de la tournée mondiale de la F1. Jeudi après-midi, ils ont pu les faire signer par les pilotes lors d'une séance d'autographes où leur enthousiasme a été soigneusement canalisé par des vigiles avec porte-voix. Après avoir patienté plus d'une heure, parfois beaucoup plus, en plein soleil, des dizaines de fans sont descendus à tour de rôle de la tribune, équipés de drapeaux, de casques en modèle réduit, de téléphones portables aux couleurs de leur écurie favorite. Ils ont encore attendu quelques minutes, soigneusement parqués, pour passer ensuite quelques secondes avec un pilote, au hasard. "Suzuka, c'est spécial pour tous les pilotes. On veut tous gagner ici, pas seulement à cause du circuit mais aussi grâce à vous", a dit Jenson Button au micro, avant de se mettre à signer à tour de bras, marqueur à la main. Face à lui, dans la tribune, un drapeau britannique avec un message d'amour, en anglais: "Tu es notre ichiban (numéro 1) pour toujours". Longtemps pilote Honda, Button a déjà gagné à Suzuka, en 2011. Et comme sa compagne de longue date, Jessica Michibata, est une célèbre top-model japonaise, il est l'un des chouchous des fans de Suzuka. Jessica était là jeudi, avec son homme, et elle aussi signant des autographes sur tous les supports qu'on lui présentait. Les deux pilotes Red Bull ont fait honneur à leur statut. Sebastian Vettel, le triple champion du monde, a ouvert la séance, souriant et disponible. Mark Webber, le vétéran et futur retraité de la F1, l'a fermée une heure plus tard. Puis les fans sont retournés au GP Village pour admirer et photographier, sous tous les angles, les neuf F1 exposées. Comme c'est Suzuka, chasse gardée de Honda, toutes les F1 ont un moteur Honda sous le capot. Il y a là trois Lotus et deux Tyrrell pilotées au siècle dernier par Satoru Nakajima, deux McLaren, ex-Ayrton Senna et Gerhard Berger, une Honda de 2006, ex-Button, et une autre de 1965 accompagnée de photos d'époque en noir et blanc et d'une fiche descriptive en japonais. Tout le week-end, entre autres animations, des images des cinq meilleurs GP du Japon (2012, 2010, 2005, 2002, 1998), selon les fans, défileront sur l'écran de la scène principale où la famille Nakajima animera dimanche soir, après la course, un talk-show géant. En 25 ans d'histoire, les fans de Suzuka ont été gâtés: deux podiums sur les trois, au total, d'un pilote nippon en F1. Aguri Suzuki avait ouvert le bal en 1990, à Suzuka, puis Takuma Sato l'a imité en 2004, dans une BAR-Honda, mais à Indianapolis. L'an dernier, Kamui Kobayashi est lui aussi entré dans l'histoire du sport auto japonais en montant sur le podium à Suzuka, au terme d'une course superbe dans sa Sauber blanche. Puis il a perdu sa place, car la F1 est un monde cruel. Dimanche, le gentil Kamui ne sera pas sur la piste mais les tribunes seront quand même bien remplies, malgré la crise économique. Car les Japonais "ont la F1 dans le sang", a dit Romain Grosjean jeudi. Et parce que Suzuka c'est au pays des samouraïs, comme celui tatoué sur la peau de Fernando Alonso. dlo/chc

(AFP)

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