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cyclisme,PREVGrand Prix de Québec - Rigoberto Uran, vent dans le dos (COMPTE RENDU)

Par Benoît NOEL

Québec, 11 sept 2015 (AFP) - Le Colombien Rigoberto Uran a brillamment joué le coup, attaquant vent dans le dos à 800 mètres de la ligne, pour piéger les favoris du Grand Prix de Québec et s'imposer vendredi devant les principaux favoris de cette épreuve du World Tour.

Souvent cités comme candidats à la victoire, l'Australien Michael Matthews (2e), le Norvégien Alexander Kristoff (3e) ou les Belges Philippe Gilbert (7e) et Greg Van Avermaet (10e), ont tous été surpris par l'attaque du coureur de l'équipe Etixx-Quick Step, déjà sur le podium de cette course en 2011 (3e).

"Quand Uran a attaqué, je ne me suis pas affolé, a expliqué Gilbert. Je pensais vraiment que nous reviendrions. Mais, avec le vent favorable, il a tenu bon".

Voilà résumé le final d'une course qui se joue traditionnellement dans l'ultime faux-plat, la Grande Allée, une ligne droite finale de 1000 mètres à 4% de déclivité.

"Notre tactique était simple chez Etixx: arriver bien placés à la flamme rouge. C'est ce que je suis parvenu à faire grâce au travail extraordinaire de Michal Kwiatkowski et de Julian Alaphilippe", s'est félicité Uran, qui quittera en fin de saison la formation belge, au profit sans doute de l'équipe italienne Lampre-Merida.

Sur le parcours tracé par l'ancien coureur français Charly Mottet et qui présente, selon ce derniers, d'évidentes similitudes avec le circuit des Mondiaux de Richmond (le 27 septembre aux Etats-Unis), ce n'est pas toujours l'équipe qui maîtrise la course qui s'impose.

Les BMC étaient plein de regrets vendredi. Ils avaient parfaitement manoeuvré pour placer Philippe Gilbert dans les meilleurs conditions à l'approche de la dernière côte.

Le final exigeant (avec les côtes de la Montagne et de la Potasse puis l'interminable faux-plat de la Grande Allée dans les trois derniers kilomètres) avait forcément permis aux hommes les plus forts de se dégager. Et parmi eux, Gilbert (vainqueur à Québec en 2011) semblait très à l'aise.

Mais le danger est venu d'où il ne l'attendait peut-être pas. Alors que chacun se méfiait chez Etixx du Belge Tom Boonen, du champion du monde polonais Michal Kwiatkowski voire du Français Julian Alaphilippe, c'est leur équipier Uran qui a pris les devants, laissant pantois les sprinteurs et puncheurs.

"J'ai profité de ce marquage de mes leaders", a concédé Uran.

Le Colombien (28 ans), qui succède au palmarès à l'Australien Simon Gerrans, remporte sa première victoire lors d'une épreuve d'un jour du World Tour après avoir été médaillé d'argent de la course sur route des derniers jeux Olympiques et vainqueur de deux étapes du Tour d'Italie.

Premier Français, Tony Gallopin se classe 8e, juste devant son compatriote Warren Barguil.

Les battus de vendredi auront l'occasion de prendre leur revanche dimanche au Grand Prix de Montréal. Une autre épreuve World Tour au dénivelé positif supérieur (3893 m pour 2976 m à Québec) avec des côtes plus longues mais moins abruptes.

bnl/mca

(AFP)

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