FootballGrégory Karlen avant le duel entre frangins: «Une situation très spéciale»
Le milieu offensif du FC Thoune rêve de retrouver la Super League. Mais pour cela, il doit condamner à la relégation son frère Gaëtan et le FC Sion, son club formateur.

- par
- Simon Meier

L’espace de deux matches, le Thounois Grégory Karlen ne souhaitera aucun bien à son frère Gaëtan ou au FC Sion.
Avant un barrage, toutes les énergies sont bonnes à rassembler, préserver. Alors les Karlen, naturellement très sollicités en amont de leur duel entre frangins, se font discrets. Chacun dans sa bulle. Le FC Sion a fait savoir que Gaëtan, l’aîné (27 ans), ne s’exprimerait pas avant le match aller de jeudi à Thoune. Pas besoin de remuer les émotions avant de les vivre. Le «Bernois» Grégory (26 ans) n’a pas souhaité non plus nous parler directement. Trop de demandes. En cadeau bonus, le club oberlandais nous a fait parvenir un enregistrement de trois minutes, dans lequel le milieu offensif évoque ce rendez-vous si particulier.
«C’est vraiment une situation très spéciale pour nous deux, explique Grégory Karlen. Depuis quelque temps, nous savions que ce Thoune-Sion était une possibilité, sans vraiment imaginer que cela arriverait. Lui (ndlr: Gaëtan) ne savait pas jusqu’au dernier moment s’il aurait la chance de disputer ce barrage et nous, nous espérions l’éviter - nous n’avons pas fini loin de la première place de GC.»
«Nous sommes prêts à nous battre jusqu’au bout. Nous allons le faire en équipe.»
Depuis les résultats de vendredi passé, c’est la réalité: deux frères, deux équipes, deux matches à disputer (jeudi et dimanche) avec une place en Super League pour enjeu. Grégory Karlen raconte qu’ils se sont parlé quelques fois avec Gaëtan, ces derniers jours, «sur le ton de la plaisanterie». Et les parents, dans tout ça? «Ils ne se sont pas trop mêlés aux conversations, répond le cadet. C’est notre match, pas le leur. Alors ils nous laissent libres.»
Une fois sur le terrain, il ne sera plus question de blagues ou de fraternité. «Ce sera compliqué, mais nous savons que nous avons les qualités pour le faire et nous voulons le faire, assène Grégory Karlen, manifestement prêt à faire chuter son club formateur. Sion a de grands noms, un large effectif. Mais nous sommes fiers d’avoir atteint ce barrage, après une relégation et au terme d’une saison par moments difficile. Nous sommes restés solides, constants, nous sommes prêts à nous battre jusqu’au bout. Nous allons le faire en équipe.»
Moins d’un an après avoir quitté la Super League avec Thoune, Grégory Karlen rêve de la retrouver. Pour cela, il lui faut condamner un frère - et le club de son enfance - à la relégation.