Londres 2012Handball: Les «Experts» sur le toit du monde
L'équipe de France, moribonde au début de l'année lors des Européens, a trouvé les ressources nécessaires pour se refaire un moral de gagneuse et défendre avec succès son titre olympique.

Depuis quatre ans, la France a presque tout gagné.
Les Experts de Claude Onesta ont battu 22-21 la Suède en finale, tandis que la Croatie a pris la médaille de bronze en dominant la Hongrie 33-26.
Champions olympiques en 2008, du monde en 2009, d'Europe en 2010 puis encore du monde en 2011: les Français règnent en maître sur la planète handball. Peu étaient toutefois ceux qui auraient donné vainqueurs Nikola Karabatic et ses coéquipiers au début du tournoi de Londres, après la catastrophe essuyée en janvier dernier aux Européens (11e place).
Dans une finale très défensive, la France n'a jamais été véritablement bousculée par les Suédois, hormis durant les deux dernières minutes crispantes de la rencontre. Les Experts ont fait preuve d'un sang-froid clinique d'un bout à l'autre du match, jusqu'au coup de sifflet qui a sonné comme une nouvelle délivrance pour cette génération dorée.
Taillés pour gagner
«Cette médaille, chacun d'entre eux sait qu'elle vaut plus cher que les autres, a commenté le charismatique entraîneur Claude Onesta. Il n'y a qu'à voir la joie des joueurs malgré tout ce qu'ils ont déjà gagné. Ça fait du bien d'être arrivé au bout de cette compétition. On sait d'où on vient, on sait comment il a fallu s'accrocher.»
Cette France était, en dépit de ses doutes, taillée pour le succès. Avec la science du jeu de Karabatic, la puissance et la détente de Daniel Narcisse, les arrêts déterminants de Thierry Omeyer, la fougue de Luc Abalo, la solidité de Dider Dinart ou encore le bras magique retrouvé de Michael Guigou (meilleur marqueur français en finale avec 5 réalisations et désigné homme du match), les Experts n'ont peut-être jamais aussi bien porté leur surnom.
Ils sont devenus les seuls handballeurs de l'histoire à défendre avec succès leur couronne olympique, si l'on fait exception de l'URSS, sacrée en 1988 puis en 1992, mais sous un autre nom (C.E.I.) et dans une autre configuration.
Abonnés à l'argent
«Je crois que c'est effectivement notre maîtrise et notre expérience qui nous ont permis de jouer ce match. Sûrement pas de manière brillante, mais en finale on ne cherche pas à faire du style, on cherche juste à gagner», a encore dit Claude Onesta.
Pari gagné, face à des Suédois qui avaient pourtant une revanche à prendre sur les destin. Maîtres de la discipline dans les années 1990, comme le sont les Bleus aujourd'hui, ils espéraient faire leur retour sur le devant de la scène après une éclipse interminable.
Les Scandinaves échouent pourtant une nouvelle fois à un souffle de l'or olympique, eux qui ont déjà connu pareille «mésaventure» en 1992, 1996 et 2000, quand l'actuel sélectionneur Steffan Olsson menait sur le terrain une génération exceptionnelle.