BobsleighHefti: «Cette médaille, je la voulais absolument»
Beat Hefti a été à la hauteur de l'événement aux JO de Sotchi. L'Appenzellois et son pousseur Alex Baumann ont décroché la médaille d'argent du bob à deux.
Si Hefti était tant attendu, c'est qu'il avait une revanche à prendre avec les Jeux. Quatre ans plus tôt à Vancouver, il s'était retourné à l'entraînement et avait dû déclarer forfait (commotion cérébrale) en bob à 2, avant de terminer à une décevante 6e place en bob à 4 où il avait officié comme pousseur. Résultat: le bob suisse était rentré bredouille des JO, une première depuis les joutes d'Innsbruck en 1964.
"Cela n'a pas été facile, mais j'ai dû rapidement tourner la page de Vancouver. Toutes mes pensées se sont alors tournées vers Sotchi. Cela explique pourquoi je m'étais mis tant de pression sur les épaules pour cette compétition", a raconté le pilote de 36 ans. "Cette médaille, je la voulais absolument. Je suis donc extrêmement heureux et soulagé d'avoir réussi", a ajouté le colosse de 110 kg, qui a fondu en larmes après son ultime manche.
Une première comme pilote
S'il désirait tant cette médaille - la 8e des Suisses à Sotchi-, c'était aussi pour entrer définitivement parmi les meilleurs pilotes de l'histoire. Après une fructueuse carrière de pousseur, marquée notamment par trois médailles de bronze aux Jeux (une en 2002, deux en 2006) dans l'équipage de Martin Annen, il avait décidé de sortir de l'ombre en 2008 pour embrasser la profession de pilote. Et si cette réorientation s'est avérée payante en Coupe du monde (sacres en 2009 et 2012) et aux Mondiaux (argent en 2013), il lui restait à confirmer lors de la compétition ultime, les Jeux olympiques. "Depuis mon échec de Vancouver, j'ai appris à être plus détendu. Et c'est peut-être ce qui a fait la différence à Sotchi", a estimé Hefti, qui peut désormais s'enorgueillir de faire partie de la (longue) liste des pilotes suisses médaillés aux JO. Une liste dans laquelle les Martin Annen, Gustav Weder, Erich Schärer et autre Silvio Giobellina sont les plus illustres représentants.
"Zubkov était trop fort pour nous", a reconnu Hefti. "Après ma grosse erreur de la première manche (réd: il était alors seulement 4e), je savais que je ne pourrais plus le rattraper. Je me suis alors concentré sur la lutte pour la médaille d'argent", a-t-il commenté.