Jeu vidéo: «Hitman 3», un crime aux petits oignons

Publié

Jeu vidéo«Hitman 3», un crime aux petits oignons

Au programme: le chapitre final pour le plus chauve des assassins froids, la sortie d’une démo du très attendu «Resident Evil Village» et un magnifique «petit jeu» Made in France.

Jean-Charles Canet
par
Jean-Charles Canet
L’Agent 47 reprend du service.  

L’Agent 47 reprend du service.

IO Interactive

Fin janvier, les sapins sont brûlés, les guirlandes sont remisées et les affaires reprennent sur le front du jeu vidéo avec la sortie du premier «gros jeu» de l’année: «Hitman 3» sur toutes les plateformes, la génération actuelle de consoles ainsi que la précédente et aussi sur PC. Pour la Switch, ce sera pour un peu plus tard avec une version en flux continu.

Relancée en 2016, cette vieille franchise nous présente les aventures de l’Agent 47, un tueur à gages chauve, froid comme la glace et avec un code-barres tatoué sur la nuque. Dans ce qui est présenté comme l’ultime chapitre de la trilogie, ce sobre professionnel est toujours en lutte contre Providence, une organisation criminelle qui est à l’assassin ce que Spectre est à James Bond.

Les chapitres qui composent le jeu prennent la forme d’un petit monde ouvert – une tour vertigineuse, un manoir anglais, pour les deux premiers – dans lequel l’Agent 47 doit s’introduire et éliminer une ou plusieurs cibles généralement très bien protégées. Au tueur d’explorer son terrain de chasse, d’exploiter les failles de sécurité, d’écouter les conversations qui ouvrent des opportunités, de neutraliser des personnages clés et de se déguiser, de choisir la plus élégante façon (ou la plus efficace) méthode pour arriver à ses fins.

La bande-annonce de «Hitman 3»

YouTube/Hitman

Chaque niveau constitue ainsi un casse-tête grandeur nature dont il s’agira de découvrir les mécaniques. Le jeu n’interdit certes pas d’y aller comme un chien dans jeu de quilles, les armes à la main, mais ce serait passer à côté de ce qui fait son sel. Il s’agit de prendre son temps, de réfléchir avant d’agir, de savoir profiter des astucieux retournements (et de leur humour à froid) imaginés par les scénaristes du studio danois IO Interactive.

Cette conclusion de trilogie ne change donc pas de braquet mais peaufine à l’extrême les mécaniques qui font l’originalité de la franchise. Sur une trame narrative remarquablement écrite et dialoguée, les environnements, déjà très beaux, le sont encore plus. C’est propre et précis, superbement éclairé soutenu par une direction artistique exceptionnelle. Sur consoles de dernière génération (PS5 et Xbox Series), le jeu exploite parfaitement leurs potentiels le transformant en fête pour les yeux. Mais les machines de la précédente génération (Xbox One et PS4) ne sont pas pour autant délaissées, «Hitman III» étant particulièrement bien optimisé. Après l’affaire «Cyberpunk 2077» de triste mémoire, c’est un cas d’école à relever. Bref, on adore se couler dans la peau de l’Agent 47 et on y retourne aussi vite que possible et aussi longtemps que nécessaire. Sans masque sur le nez.

«Resident Evil Village»

L’actualité du jeu vidéo de la semaine, c’est aussi l’arrivée tonitruante de la démo gratuite de «Resident Evil Village», dernière entrée d’une franchise d’épouvante aussi vieille que la première PlayStation, ce qui ne rajeunit personne. Sony s’étant réservé le privilège de l’exclusivité, cette dernière est accessible depuis jeudi dernier (21 janvier) sur le «Store» de la PS5. Ce sera donc pour les chanceux qui auront pu se procurer une console en pénurie chronique. Ces privilégiés pourront se chauffer en attendant une sortie actuellement calée sur le 7 mai 2021,

Une «part d’ombre» en lumière

Terminer ce tour d’horizon sans évoquer «Shady Part of Me» (que l’on traduira par «Ma part d’ombre») serait criminel. Ce «petit» jeu français issu du studio «Douze Dixièmes» (joli nom) est la bonne surprise de la fin d’année 2020 pour ceux qui cherchent un peu de réflexion et de poésie dans ce monde de brutes. Nous sommes dans la tête d’une petite fille qui, visiblement, a toutes les peines à s’extérioriser et qui subit probablement une thérapie. Elle ne supporte pas la lumière alors que son ombre la recherche. Au joueur de passer d’une représentation à l’autre pour s’affranchir des obstacles placés entre elle(s) et la «sortie».

«Shady Part of Me» n’aurait pu être qu’un jeu noyé dans le ghetto «indy» mais la solidité de son gameplay, la suprême élégance de sa direction artistique et un accompagnement musical d’une qualité exceptionnelle le font sortir du lot. Cette part d’ombre ne vole pas son droit d’apparaître en pleine lumière, pas loin d’«Inside» et de «What Remains of Edith Finch». À déguster sur la plupart des plateformes d’aujourd’hui et d’hier.

Ton opinion

0 commentaires