Sous un soleil de plomb, l'Allemand a dirigé l'entraînement du samedi qui n'a concerné que les remplaçants. Les titulaires du Stade de Suisse sont restés aux soins à l'hôtel, ne cessant sans doute de se passer dans la tête le film de cet incroyable 4-4 contre l'Islande.

«Je ne peux pas me souvenir de n'avoir pas gagné une rencontre après avoir mené de trois buts, explique Ottmar Hitzfeld. Tout s'est joué sur le 4-2 des Islandais à la 56e. Ils l'inscrivent moins d'une minute après le penalty de Dzemaili pour le 4-1. Fabian Schär est victime d'une faute que l'arbitre ignore sur cette action. Ce but a remis les Islandais dans le match. Si nous avions pu tenir le 4-1 pendant dix minutes, le match ne nous aurait pas échappé»

L'équipe de Suisse a «compris vendredi que tout pouvait bien se produire dans une rencontre». «Ce 4-4 va ouvrir les yeux à nos jeunes joueurs, poursuit OttmarHitzfeld. On oublie souvent de se rappeler combien cette équipe est juvénile».

En père protecteur, l'Allemand s'est bien sûr défendu de pointer du doigt un coupable. «On gagne ensemble. On vit ensemble aussi les moments difficiles.Aujourd'hui, je souhaite que l'équipe se ressoude. J'en appelle à sa solidarité».

Malgré ces belles paroles, il est évident qu'Ottmar Hitzfeld opérera des changements mardi à Oslo. Il y a aura en premier lieu la rentrée de Gökhan Inler, suspendu vendredi soir. Le retour du capitaine commande d'écarter un homme qui n'a pas franchement démérité au Stade de Suisse: Blerim Dzemaili ou Granit Xhaka.

Des changements devraient également intervenir en défense. On voit mal comment le sélectionneur pourrait reconduire le quatuor du Stade de Suisse. Il faut remonter au 26 mars 2008 à Bâle pour retrouver la trace d'une défense aussi perméable. Ce soir-là, la Suisse de Köbi Kuhn s'était inclinée 4-0 devant l'Allemagne.

Coupable sur les trois réussites de Gudmundsson, Ricardo Rodriguez est à priori le plus menacé avec un Reto Ziegler. Le Vaudois brûle de retrouver la place qu'il a perdue un soir d'octobre 2011 à Swansea. «Je ne pense que tout le mal vient de Rodriguez, lâche toutefois Ottmar Hitzfeld. Il a bien tenu sa position. Il a eu la malchance toutefois de tomber sur un joueur qui a livré le match de sa vie. Tout le monde doit endosser sa part de responsabilité dans cette fin de match». La question du maintien de Fabian Schär peut également se poser. Le Bâlois a connu quelques sautes de concentration lors de cette rencontre. Mais en manque de temps de jeu depuis un mois à Wolfsburg et à Fulham, Timm Klose et Philippe Senderos sont-ils aptes au combat à Oslo ? «Je n'arrêterai mes choix que mardi, lâche Ottmar Hitzfeld. J'ai besoin de revoir le ce match contre l'Islande. J'ai besoin aussi d'observer les joueurs à l'entraînement dimanche et lundi».

Comme la veille au soir, le sélectionneur a rappelé que la Suisse, invaincue en sept rencontres, occupe toujours une place enviable. «Nous sommes premiers du groupe avec un avantage de quatre points sur la Norvège, lance-t-il. Et je suis convaincu que l'équipe saura se faire pardonner mardi à Oslo».