Hockey sur glaceHockey suisse: ce qui sera débattu lundi
Les représentants des clubs se rencontrent à Berne. Se dirige-t-on vers une révolution pour tenter de surmonter les effets de la crise?
- par
- Sport-Center

Des discussions importantes pour le hockey suisse vont avoir lieu lundi à Berne dans la PostFinance Arena.
Pandémie de coronavirus oblige, une dérogation de la Confédération aura été nécessaire pour que les représentants des clubs de National et Swiss League puissent se réunir en nombre important à Berne lundi pour une assemblée extraordinaire très attendue. Les salons VIP de la PostFinance Arena – où les mesures de distanciation pourront être respectées - accueilleront ainsi tout ce petit monde qui débattra de l'avenir immédiat du hockey suisse.
Comme documenté au cours des derniers jours et semaines, de nombreux dossiers brûlants seront soumis à discussion. On parlera avant tout de planifier la saison 2020-2021 et de traiter prioritairement le dossier de la promotion/relégation ainsi que le mode de playoff valable au printemps prochain. Il sera ensuite question de poser les bases pour l'avenir du hockey suisse, notamment au niveau du nombre d'étrangers autorisés à y jouer à l'avenir ou encore d'une éventuelle suppression de la relégation et fermeture de la Ligue à long terme. Ces aspects-là seront toutefois soumis à votation le 17 juin lors de l'assemblée de la Ligue.
Voici les enjeux principaux de l'assemblée extraordinaire qui aura lieu à Berne ce lundi:
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Pas de relégation en 2021
Tandis que les clubs suisses sont encore en train de chiffrer l'ampleur des dégâts et que bon nombre d'entre eux ne sont pas sûrs de réussir à joindre les deux bouts, une chose est pratiquement acquise: il n'y aura pas de relégué la saison prochaine. Dans une période aussi incertaine sur le plan économique, les clubs de l'élite semblent tous être d'accord sur ce point-là. Il y aura par contre un promu en provenance de Swiss League, pour autant qu'il décroche le titre de champion de deuxième division et remplisse les critères économiques pour briguer un poste en National League. Il suffira d'une majorité aux deux-tiers des clubs de National et Swiss League pour que ce point concernant la promotion et la relégation soit accepté.
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Pre-Playoff et Playoff
Autre sujet de discussion qui sera abordé lundi dans la capitale, la modification du mode de playoff/playout pour l'exercice 2020-2021 en l'absence de relégation. La proposition est la suivante: les six premières équipes au terme de la phase qualificative accèdent directement aux quarts de finale des playoff. Les équipes classées entre la 7e et la 10e place disputent des «pre-playoff» au meilleur des trois matches selon le modèle que l'on retrouve notamment en Suède, Finlande et en Allemagne. Le 7e affronte le 10e, le 8e défie le 9e. Les vainqueurs de ces deux séries décrochent les deux tickets restants pour les playoff tandis que la saison des deux dernières équipes du classement se termine prématurément en l'absence de relégation.
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Diminution des salaires et plafond salarial
Tandis que les clubs cherchent un moyen de diminuer leurs dépenses pour surmonter la crise et que la question de la diminution des salaires des joueurs constitue le nerf de la guerre, d'autres mesures vont être discutées. Comme l'instauration d'un salary cap, soit un plafond salarial. Reste que cette variante, qui a déjà été évoquée par le passé, se heurte toujours à des considérations juridiques insurmontables par rapport au droit suisse et à celui du travail. «Pour freiner l'inflation des salaires, il faut déjà que nous soyons plus disciplinés et évitions d'entrer dans la surenchère», a résumé le CEO de FR Gottéron, Raphaël Berger, dans les colonnes du «Matin Dimanche».
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Augmentation du nombre d'étrangers
Enfin, le point qui pourrait le plus bouleverser notre hockey à l'avenir: les joueurs étrangers. Les clubs sont-ils prêts, à l'horizon 2021-2022, à ouvrir les frontières et à lever la restriction sur leur nombre? Une mesure qui viserait à diminuer la position de force occupée par les joueurs suisses à la table des négociations. «Il faut créer plus d'offre. Et il faut que chacun puisse faire comme il veut, sans restriction, a expliqué le CEO du Lausanne HC dans «Le Matin Dimanche». Au final, les salaires baisseront parce que les possibilités seront plus vastes. C'est la loi de l'offre et de la demande.» Dans la pratique toutefois, il n'est pas acquis qu'une ouverture totale des frontières freine efficacement la spirale des salaires.
Lundi, une proposition visant à augmenter le nombre d'étrangers à huit par club (contre quatre aujourd'hui) sera débattue. Elle impliquera toutefois une modification majeure dans le statut des joueurs étrangers à licence helvétique (Kenins, Andersson, Zwerger, Smirnovs ou Jooris, par exemple) puisque ceux-ci ne seraient dès lors plus considérés comme «joueurs suisses» mais viendraient grossir les rangs de la fraction étrangère. Si le HC Bienne, par exemple, est plutôt sceptique quant à une ouverture totale des frontières, le club seelandais, par la voix de son directeur sportif Martin Steinegger «considère que cette proposition émanant de la SIHF est une base de discussion constructive.» Cette variante pourrait rencontrer quelques sympathisants à travers la Ligue.
Cyrill Pasche