ParisHollande et Merkel affichent leur entente sur l'Europe
Angela Merkel et François Hollande ont affiché à Paris leur volonté de renforcer compétitivité et croissance en Europe. Ils se sont prononcés pour un renforcement de l'eurogroupe et des mesures pour l'emploi.

Angela Merkel et François Hollande se retrouvaient ce jeudi pour une visite de travail au programme particulièrement chargé.
A l'issue d'une journée de travail à l'Elysée, la chancelière allemande et le président français ont présenté une «contribution pour renforcer la croissance et la compétitivité», alors que le chômage en France venait de battre de nouveaux records.
Cette contribution prévoit notamment le «déboursement accéléré» de 6 milliards d'euros sur deux ans pour l'emploi des jeunes dans les régions les plus touchées.
«Nous allons faire en sorte que ces fonds puissent être dépensés dans les meilleurs délais et pour les meilleurs dispositifs», a souligné le président français lors d'une conférence de presse commune, alors que selon les chiffres officiels publiés jeudi, la France comptait 3,26 millions de chômeurs en avril, 39'800 de plus en un mois.
Gouvernance de la zone euro
Autre terrain d'entente entre Paris et Berlin, qui ont parfois connu des divergences depuis l'élection de François Hollande en 2012 : les deux responsables ont remis sur le tapis une réforme de la gouvernance des 17 pays de la zone euro, en plaidant pour un «président à plein temps» de l'Eurogroupe (réunion informelle des ministres des Finances de la zone euro).
«Nous sommes d'accord ensemble pour qu'il y ait plus de sommets de la zone euro, avec un président à temps plein de l'Eurogroupe qui aurait des moyens renforcés», a déclaré François Hollande lors d'une conférence de presse conjointe.
Cette fonction est actuellement assurée par un ministre en exercice dans son pays, en l'occurrence le ministre néerlandais des Finances Jeroens Jeroen Dijsselbloem, qui a succédé au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker.
«Nous avons besoin de davantage de coordination de politique économique (...) par une meilleure coopération notamment au sein de l'eurogroupe», a abondé Angela Merkel.
Propositions
Mme Merkel et M. Hollande ont reçu lors de leurs rencontres un rapport de deux industriels allemand et français, qui avance une trentaine de propositions en matière de politique énergétique, commerciale, d'investissement, de concurrence ou de fiscalité.
Paris et Berlin se prononceront sur ces propositions d'ici au sommet européen de la fin juin, a-t-on indiqué à Paris. «Nous reconnaissons que l'assainissement budgétaire et la croissance sont les deux faces d'une même médaille et ne sont en rien contradictoires», a répété la chancelière allemande.
«Cessez de penser que la France voudrait échapper à ses disciplines budgétaires - ça pu être le cas dans le passé, mais depuis un an nous y avons mis bon ordre», a lancé François Hollande à la presse allemande.
«C'est toujours la même chose quand on parle de la France et de l'Allemagne, on croit que nous ne sommes pas d'accord. Et la plupart du temps nous le sommes», a-t-il insisté.
Sommet fin juin
Le sommet européen des 27 et 28 juin portera sur les questions économiques, la croissance, la compétitivité et l'emploi et tout particulièrement l'emploi des jeunes.
C'est dans cette perspective que la contribution commune de Paris et Berlin a été rendue publique avant d'être soumise aux 25 autres capitales européennes.