Commentaire: Ignazio Cassis aurait bien besoin d’un «reset»

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CommentaireIgnazio Cassis aurait bien besoin d’un «reset»

Le septième conseiller fédéral traverse une mauvaise passe. Saura-t-il revenir dans le jeu?

Eric Felley
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Eric Felley
Le 27 janvier, Ignazio Cassis a publié sa position sur l’épidémie sur le site du DFAE. Une timide tentative pour rebondir.

Le 27 janvier, Ignazio Cassis a publié sa position sur l’épidémie sur le site du DFAE. Une timide tentative pour rebondir.

DFAE

Dans un texte publié mercredi sur le site du DFAE, on apprend que dans l’exercice de ses fonctions et dans le cadre de la pandémie, Ignazio Cassis «tente de réduire au minimum les interventions étatiques et compte sur la responsabilité individuelle». Il est cité ainsi: «Nous souhaitons protéger les gens, tout en préservant les libertés». On comprend par là qu’il fait partie des conseillers fédéraux les plus réticents à prendre des mesures liberticides pour le commerce. C’est bien de le préciser maintenant, car depuis le début de la crise, on ne l’a pour ainsi dire pas entendu.

Mais que se passe-t-il avec le Tessinois? La question ne cesse de monter en puissance dans les médias. Son absence de la scène de la pandémie, alors que ses collègues sont au front pour un marathon, est de plus en plus suspecte. Méthodes contestées, ministre isolé, erreur de casting, ambassadeurs mécontents, parlementaires déçus, diplomatie affaiblie… Au fil des articles, les constats sont les mêmes. Il ne reste plus grand-chose du sympathique M. Cassis, le plus habile polyglotte du Conseil fédéral.

Mais qu’on nous rende Didier Burkhalter! Lui savait être présent sur la scène politique. Ses qualités didactiques, son attachement indéfectible à la neutralité helvétique et sa défense de la Suisse des bons offices nous manquent. Avec Ignazio Cassis, on ne sait plus trop quelle est la ligne, si ce n’est la promotion d’un libéralisme opportuniste dans nos échanges avec le monde.

Ignazio Cassis avait pourtant bien commencé avec sa notion de «reset» dans le dossier des relations de la Suisse avec l’UE. Il avait fait une conférence haute en couleurs avec des formes géométriques. On s’était dit qu’il allait révolutionner la communication. Et bien, il a fallu déchanter. Échaudé par les premières polémiques dans sa fonction – sa visite chez Glencore, son clash avec le ministre russe Lavrov au sujet des espions, sa position dans le conflit israélo-palestinien, son refus de signer le traité sur les armes atomiques – il s’est enfermé peu à peu dans une coquille hermétique. Il n’est pas trop tard pour en sortir. Sinon, on va continuer avec un Conseil fédéral à six.

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