Cruauté«Il faut arrêter ce massacre!»
Ils s'appellent «Scout», «Marcello», «Cara», «Gigel» ou encore «Homer». Ils sont arrivés à l'aéroport de Genève hier en début d'après-midi en provenance de Bucarest. Et ils ont surtout eu la chance de se trouver sur la route de Lolita Morena.
- par
- Cléa Favre

L'ex-Miss Suisse a en effet organisé leur venue en Suisse, avec 19 autres de leurs camarades poilus. «Un refuge de Galati, à 250 kilomètres au nord-est de Bucarest, m'a demandé de l'aide. Il y a une réelle urgence sur place depuis septembre dernier. L'Etat roumain commet le plus grand génocide de chiens jamais organisé. Il faut arrêter ce massacre. C'est indigne de notre société!» s'emporte l'animatrice, qui précise que des chiens sont capturés dans l'enceinte même des refuges. «Les gens reçoivent de l'argent en échange d'une bête tuée, donc ils ne se gênent pas», explique-t-elle.
Toutou cherche famille d'accueil
Accompagnée d'une autre amoureuse des animaux, Anne Moulin, Lolita Morena a donc ouvert la voie en transportant trois premières caisses par avion. Les rescapés qui les occupaient sont restés particulièrement calmes, malgré les complications administratives suscitées par leur entrée sur le territoire helvétique. Au total, ce sont 24 boules de poils qui passeront la douane ces prochains jours. Ils seront répartis dans différents refuges dans toute la Suisse jusqu'à ce qu'ils trouvent un vrai foyer. D'ailleurs, le temps des formalités à l'aéroport, «Gigel», petite chienne d'un an, a déjà fait craquer une employée de Swissport. «Je sais que ce n'est pas raisonnable. Mais je viens de perdre mon animal et elle lui ressemble tellement! Je vais essayer de négocier avec mon mari», dit Catherine.
Oscar Appiani, président du refuge de Cottendart, à Colombier (NE), va en accueillir cinq. «Nous allons les garder en observation pendant 10 jours et prendre soin d'eux pour qu'ils s'habituent à leur nouvel environnement et qu'ils se remettent de leurs émotions.» Après seulement, ils seront proposés à l'adoption. Mais les acteurs de ce sauvetage se montrent confiants: «Nous avons beaucoup de demandes pour des chiens de ce genre, de petite et moyenne tailles», affirme Marina Tami, fondatrice de l'association Oasis des vétérans, en Gruyère, qui prendra sous son aile 6 chiens.
Lolita Morena a conscience que cette opération est une goutte d'eau dans l'océan – le refuge roumain abritait près de 700 chiens. Mais l'élan de solidarité qu'elle a produit en Suisse, notamment via les réseaux sociaux, a mis du baume au cœur à l'animatrice. «Si les refuges partenaires sont d'accord, je repars demain», lance-t-elle.
Et au fait, comment a-t-elle sélectionné les heureux élus? «Ils étaient tous beaux. C'était horrible, je n'ai pas pu! C'est la directrice du refuge qui a fait ces choix.»