Hockey sur glaceIl faut laisser Fehr dans ce quatuor d'enfer
L'attaquant des Aigles a une fois encore été décisif. Il s'impose peu à peu comme une évidence au sein d'une escouade étrangère particulièrement efficace.
- par
- Sport-Center

Dans la bande des quatre, il était celui qui posait question. Malgré un statut et une carrière dont rêverait énormément de joueurs, Eric Fehr n'avait pas convaincu son monde lors de l'annonce de sa signature pour une saison à Genève. Encore un étranger made in McSorley. Grand, gros et lourd, qui cacherait ses lacunes derrière une besogneuse mais fructueuse carrière en NHL.
Sauf que son parcours dans la plus grande ligue du monde est tout sauf anodin. Monsieur Eric Fehr a gagné la Coupe Stanley. On veut dire vraiment gagné. En jouant un vrai rôle au sein des Pittsburgh Penguins de Sidney Crosby et autre Evgeni Malkin. En cumulant de solides minutes de jeu lors de la conquête de 2016. Y a-t-il en Suisse, un autre joueur qui peut en dire autant?
Malgré cette aura, l'homme a débarqué avec le sourire et sans «se la raconter» dans le vestiaire grenat. Et il joue un rôle prépondérant dans l'alchimie entre les générations qui caractérise le groupe de Pat Emond. Son expérience est précieuse à plus d'un titre. A cet apport psychologique s'ajoute désormais une vraie plus-value sur la glace.
Avec sa dégaine, sa canne à rallonge et son air de ne pas y toucher, Eric Fehr est pourtant capable de sortir quelques gestes techniques dans un tout petit périmètre. Son but mardi contre Zoug - je me ramène le puck de derrière la ligne de but et je le soulève en un clin d'œil au-dessus de l'épaule de Leonardo Genoni - était marqué du sceau de la technique et de la spontanéité.
Vendredi soir, Eric Fehr a fait presque plus fort pour inscrire le 2-0. Cette fois, c'est lui qui était derrière le but, à quatre pattes. Profitant de son allonge et de son coup d'œil, il a ramené le puck de nulle part pour le glisser dans le but gardé par Sandro Zurkichen. Du grand art, véritablement.
Avec Tommy Wingels, Daniel Winnik et Henrik Tömmernes, Eric Fehr compose le quatuor d'étrangers le plus complémentaire de la ligue. L'un des plus influents, à tous points de vue, également. Vendredi soir, aux Vernets, on observait les mercenaires luganais bien en peine. Et on se demandait si l'un d'entre eux aurait eu sa place à Genève et surtout pour remplacer qui? La réponse est limpide: aucun.