Cet automne, ce n'est plus Steffy Forrester que les téléspectateurs verront lorsqu'ils allumeront leur écran à 18h30. Mais Maurine Mercier, 34 ans, qui présentera une émission appelée «La grande lessive». Comme annoncé hier lors de la conférence de presse dévoilant les nouveautés de sa rentrée, la RTS lance un talk-show en access prime time (la tranche d'avant-soirée), un genre jusqu'ici réservé surtout aux télévisions françaises.

Encore en plein chantier, «La grande lessive» est décrite comme une émission où on cause, on se rencontre et on échange autour de thèmes du quotidien, dans la bonne humeur. Autour d'un invité, une équipe de chroniqueurs et de spécialistes parleront de conso, de boulot, de loisirs ou de culture.

A sa tête, Maurine Mercier, nouveau visage de la RTS mais dont la voix est familière des auditeurs. Après avoir rejoint Couleur 3 il y a quatre ans, elle a ensuite été reporter au sein de la rubrique internationale, s'envolant notamment pour l'Ukraine, Cuba ou la Tunisie. «Je ne vois pas de grand écart entre des interviews à Donetsk et celles sur un plateau», confie la journaliste.

Les plateaux, pourtant, elle connaît. Elle a en effet présenté «Le talk» sur La Télé entre 2009 et 2011, où déjà la papote était de mise. Les téléspectateurs de la RTS ont-ils vraiment envie de retrouver ça, surtout après l'échec de «Jusqu'ici tout va bien» avec Sophia Aram sur France 2 et la refonte du «Grand journal» en cours sur Canal+? «C'est un immense défi, admet Maurine Mercier. Le public est exigeant, mais j'ai envie de lui proposer du vrai contenu, que ce soit convivial. Je ne veux pas un truc girly non plus et je me suis juré de parler de sexe une fois ou l'autre.»

Autre défi: prendre la case de «Top Models». Qu'on se rassure, le feuilleton ne disparaît pas des grilles, il sera proposé plus tôt, à 17h50. «Un petit risque, reconnaît Gilles Pache, directeur des programmes. Mais rien n'est immuable, dans aucun domaine. «Top Models» est disponible en rattrapage et est rediffusé le lendemain matin.» De son côté, Maurine Mercier sourit: «Il va falloir être à la hauteur de «Top Models». Et c'est plutôt cool de passer après, pour surfer sur la vague de son succès.»

Aux téléspectateurs de décider. Selon la productrice de «La grande lessive», Isabelle Nussbaum, c'est parce que Maurine Mercier «n'est pas dans le moule» de la RTS qu'elle a pensé à elle. «Je ne me regarde jamais à la télé, j'essaie d'imiter personne», confirme la journaliste, dont la qualité principale est le naturel. Elle qui pensait ne jamais se retrouver devant les caméras après son départ de La Télé, parce qu'elle se dit plutôt timide.