Coronavirus en Italie: «Il voulait tuer des patients juste pour libérer les lits»

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Coronavirus en Italie«Il voulait tuer des patients juste pour libérer les lits»

Un médecin-chef de l’hôpital de Montichiari (IT) est accusé d’avoir provoqué la mort de deux patients atteints de Covid-19 pour désemplir son service d’urgences.

Les faits seraient survenus en mars l’année dernière, aux urgences de l’hôpital de Montichiari (IT).

Les faits seraient survenus en mars l’année dernière, aux urgences de l’hôpital de Montichiari (IT).

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Ce sont de bien lourdes accusations qui pèsent sur le chef des urgences de l’hôpital de Montichiari, en Lombardie (IT). L’homme de 47 ans est accusé d’avoir tué deux patients atteints de Covid-19, et ce pour faire de la place dans son service.

Selon «BresciaToday», les faits seraient survenus au moins de mars l’année dernière, lorsque le nombre élevé d’infections au virus surchargeait les hôpitaux. Lors d’une analyse statistique, cinq cas de «morts anormales» ont été relevés dans la clinique de Montichiari.

Une enquête a donc été ouverte et trois patients décédés peu après leur admission aux urgences ont été exhumés. L’autopsie de l’un des corps a permis de détecter la présence d’un médicament prévu pour les procédures d’intubation et de sédation, mais mortellement dangereux lors de toute autre utilisation. En outre, ce produit ne figurait pas dans le dossier médical du défunt.

«Un fou»

Et c’est bien là le mode opératoire suspecté par les enquêteurs. Ces derniers accusent le médecin-chef d’avoir administré à des patients des doses létales de succinylcholine et de propofol, des médicaments utilisés pour faciliter l’intubation, pour le premier, et pour provoquer l’anesthésie, pour le second. À noter qu’aucun des patients concernés n’a été intubé ou subi de procédure justifiant une telle médication.

Les enquêteurs s’appuient également sur des témoignages et des échanges téléphoniques d’employés de l’hôpital. Parmi les infirmières, ont dépeint notamment l’accusé comme «un fou», alors que d’autres assurent qu’il voulait «tuer des patients juste pour libérer les lits».

Dans d’autres témoignages, certains confient avoir refusé d’administrer les doses mortelles aux patients, alors que d’autres affirment avoir retrouvé des flacons vides de succinylcholine et de propofol venant d’être injectés.

«Volonté de tuer»

Dans l’acte d’accusation, relayé par «BresciaToday», on évoque la «pleine conscience» et la «volonté de tuer» du médecin-chef, pour «libérer non seulement des lits», mais aussi pour économiser «les ressources humaines, physiques et émotionnelles des médecins, des infirmières et des opérateurs des urgences». À ce jour, il aurait tué deux patients, a déclaré le ministère public, mais des enquêtes sont toujours en cours au sujet de trois autres décès.

Estimant le risque de récidive et de destruction des preuves trop élevé, le juge a ordonné l’arrestation du chef de clinique. Accusé de double homicide volontaire et de falsification de document, il a été suspendu de ses fonctions et placé en résidence surveillée.

Pour l’heure, le médecin-chef rejette ces accusations. Il affirme que ces médicaments n’ont jamais été administrés et qu’il s’agit de «conclusions sans fondement».

(J.Z)

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