Sommet de Rome«Il y aura un 100e anniversaire de l'UE»
Les dirigeants de l'Union européenne vont renouveler samedi à Rome leurs voeux de mariage, prononcés il y a 60 ans dans la ville éternelle, malgré le divorce du Royaume-Uni.
Les dirigeants de l'Union européenne sont arrivés samedi matin au Capitole, au coeur de Rome, pour marquer le 60e anniversaire du traité fondateur de l'UE. C'est dans ce palais de la Renaissance que fut signé le texte par six pays, le 25 mars 1957.
Accueillis sous un soleil éclatant par le Premier ministre italien Paolo Gentiloni, les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 ont chacun à leur tour traversé la grande place du Capitole, dessinée par Michel-Ange. Ils devaient ensuite se réunir dans la salle des Horaces et des Curiaces, qui avait accueilli six d'entre eux il y a 60 ans.
«Il y aura un 100e anniversaire de l'UE», a prédit le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à son arrivée. Seule absente à ces noces de diamant, la Première ministre britannique Theresa May, qui va lancer la complexe procédure de séparation d'avec le bloc européen mercredi prochain.
En pleine tempête
Il y a 60 ans, l'Allemagne, la France, l'Italie et les pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) s'engageaient à «établir les fondements d'une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens».
Dans une déclaration solennelle, les 27 devraient affirmer samedi que leur «Union est une et indivisible», en réponse explicite au Brexit, selon le projet de document final obtenu par l'AFP. «L'Europe est notre avenir commun», conclut la déclaration solennelle.
C'est pourtant une Europe en pleine tempête qui célèbre son 60e anniversaire face aux vents de la discorde, du doute et de la défiance populaire. Quelque 30'000 manifestants - pro et anti-UE - étaient attendus samedi dans le centre de la cité, bouclé par d'importantes forces de carabiniers.
Avertissement papal
L'Europe «risque de mourir» si elle ne retrouve pas les idéaux des pères fondateurs, comme «la solidarité», a plaidé vendredi soir le pape François en recevant les dirigeants européens au Vatican. «L'Europe retrouve l'espérance dans la solidarité, qui est aussi le plus efficace antidote contre les populismes modernes», a souligné le pape argentin, en évoquant les migrants et les jeunes.
Même l'administration du président américain Donald Trump, incarnation d'un populisme triomphant et chaud partisan du Brexit, a «félicité» l'Union européenne, à l'occasion de ses 60 ans. Il a souligné un engagement commun à promouvoir «la liberté, la démocratie et l'Etat de droit».