Braquage de Chavornay (VD): Ils ne sont ni innocents, ni complices, mais bien co-auteurs du brigandage

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Braquage de Chavornay (VD)Ils ne sont ni innocents, ni complices, mais bien co-auteurs du brigandage

Deux Genevois impliqués dans l’attaque d’un fourgon blindé dans le Nord vaudois, en février 2018, ont été reconnus coupables de brigandage par la Cour criminelle. Ils ont respectivement écopé de 11 et 7 ans de prison. 

Marc Fragnière
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Marc Fragnière
Un fourgon de transfert de fonds avait été dévalisé sur ce parking à proximité de l’autoroute A1.

Un fourgon de transfert de fonds avait été dévalisé sur ce parking à proximité de l’autoroute A1.

VQH/Jean-Paul Guinnard.

En 2018 à Chavornay (VD), trois hommes lourdement armés avaient braqué un fourgon blindé. Parallèlement à ce casse, la fille d’un convoyeur de fonds avait été kidnappée et séquestrée dans la région lyonnaise, afin que son père obéisse sans hésitations aux ordres des malfaiteurs.  Le Tribunal a estimé que Hakan* et Avni*, deux trentenaires suisses d’origine kurde, avaient, bien qu’absents des lieux du crime, eu un rôle de co-auteurs dans ce hold-up et dans une autre tentative avortée perpétrée plus tôt à Daillens.

Le Tribunal présidé par Donovan Tesaury a estimé que la culpabilité des deux prévenus était très lourde et que leurs agissements en faisaient clairement des co-auteurs du brigandage, eux qui avaient «pris part à la conception, à la mise sur les rails et à la conception du plan de l’attaque». Mis en cause dans d’autres affaires, Hakan a écopé de la peine la plus lourde. Il a notamment été reconnu coupable d’escroquerie, de recel, de blanchiment et d’instigation à brigandage.

La Justice a reconnu que le convoyeur et sa famille étaient des victimes

La Procureure Claudia Correia, qui avait requis 14 ans de prison contre Hakan et 8 ans contre Avni s’est montrée satisfaite du verdict prononcé,. Me Devaud, qui représentait le convoyeur de fonds braqué, dont la fille avait été kidnappée et séquestrée, a également fait part de son contentement. Les statuts de victimes de son client et de sa famille, au quotidien chamboulé par cette retentissante affaire, ayant été reconnus et les prétentions civiles à hauteur de 25’000 francs ayant été allouées.

Me Piquerez, avocate d’Hakan, a d’ores et déjà annoncé son intention de faire opposition à «un verdict d’une extrême sévérité» dans lequel «il n’a pas été tenu compte du repentir de son client, ni de sa collaboration à l’enquête». Me Assaël, défenseur d’Avni, a lui aussi exprimé sa certitude de faire appel à «un jugement qui consacre une violation crasse de la présomption d’innocence». A ses yeux, la créance compensatoire de plus de 25 millions de francs réclamée à son client reflète à elle-seule une volonté de l’écraser, de l’empêcher de se réintégrer dans la société. «C’est un un jugement extraterrestre qui me choque profondément», a-t-il conclu. 

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